Viols d’étudiantes en Haïti : Avocats sans frontières Canada indignée!

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Avocats sans frontières Canada indignée par des actes d’agressions sexuelles dont sont victimes des étudiantes

Port-au-Prince, vendredi 24 mai 2019 ((rezonodwes.com))– Depuis une semaine, des médias en ligne et certaines organisations dénoncent des viols perpétrés sur des étudiantes à la sortie des cours. Ces cas viennent gonfler les chiffres déjà alarmants de violence basée sur le genre. Les femmes continuent d’être les principales victimes de la situation d’insécurité généralisée dans le pays.

Face à cette nouvelle forme d’attaque sur les femmes et les filles, ASFC tient à rappeler que la prévention des actes de violence, de même que la protection et la prise en charge des femmes victimes, doivent être l’une des priorités de l’État. Les femmes victimes ne devraient pas être contraintes de se taire par peur de représailles ou d’être stigmatisées par l’opinion publique, ou encore par manque de confiance envers le système judiciaire en raison des nombreux cas restés impunis.

Tant que l’État ne parviendra pas à garantir une saine prise en charge de ces femmes, la lutte contre ces types de violence ne progressera pas. « La lutte contre la violence faite aux femmes est un défi auquel chaque société doit faire face. Il revient aux États de se donner les moyens pour combattre ce fléau qui affecte la femme dans toute son intégrité physique et psychique, mais aussi son entourage », affirme le directeur général d’ASFC, Me Pascal Paradis.

La quête de justice des femmes et des filles Lors de plusieurs ateliers et tables rondes organisés en collaboration avec des organisations de femmes, de nombreuses participantes ont exigé une prise en charge judiciaire plus humaine des victimes. Les femmes se désistent en raison des procédures trop longues et éprouvantes physiquement et mentalement ou du manque d’humanisme de certain.es acteurs et actrices judiciaires peu ou pas formé.es sur la question de la prise en charge des victimes de violence.

ASFC réitère les recommandations faites à l’État par l’organisation Kay Fanm, l’Office de la protection du Citoyen (OPC) et ASFC lors de leur participation à la 171ème audience de la Cour interaméricaine des droits de l’Homme (CIDH) qui s’est tenue en Bolivie en février 2019.

Dans leur mémoire titré L’impunité des violences faites aux femmes et aux filles, il a été notamment demandé à l’État :  d’assurer la protection des droits des femmes et de veiller à l’effectivité du droit à la non-discrimination;
 de garantir l’indépendance judiciaire et veiller à ce que les femmes victimes de violences puissent avoir accès à des services de justice non discriminatoires et bénéficier d’un procès équitable devant des juges indépendants et impartiaux;
 de prendre les mesures nécessaires pour moderniser le cadre normatif de prévention et de lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles;
 de mettre en place un système d’information pour la collecte et le traitement des données sur les violences faites aux femmes et aux filles, notamment en prenant en compte les disparités régionales;
 de mettre en place des mesures et des infrastructures, notamment des maisons d’hébergements pour femmes victimes de violences, afin d’assurer la protection des femmes et des filles victimes de violences;
 de mettre en place des programmes de communication pour sensibiliser la population sur les droits des femmes ainsi que les causes et les conséquences des violences faites aux femmes et aux filles en vue de parvenir à un changement des normes sociales.

Pour ce qui est des violences sexuelles commises contre des étudiantes, la justice doit agir afin de traduire devant les juridictions compétentes toutes les personnes impliquées.

Les violences perpétrées sur des femmes et des filles, quel que soit le type ou l’auteur, doivent être punies. Les victimes doivent faire l’objet d’un accompagnement intégré et adapté à chaque situation dans le respect et la dignité.

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