Si l`un a sauvé la peau de Martelly, l`autre a pu prendre une certaine revanche sur ce chanteur sorti tout droit des chars de carnaval pour lui ravir la présidence d`Haïti. Qu`on le veuille ou non, qu`on les aime ou pas, ces deux hommes ont, par leurs actions ou non action (pas inaction), changé le cours de l`histoire du pays en 2015.
A un moment où la barque de la maison Martelly allait sombrer dans la tempête MOPOD/Moise, Evans Paul K-Plim, l`une des figures les plus emblématiques des militants politiques de l`après Duvalier, à la surprise générale, a laissé les rangs de l`opposition pour lui prêter main forte.
En acceptant le poste de premier ministre, l`homme qui a popularisé le terme « de facto » sur notre morceau d`ile a montré sans aucun état d`âme qu`il pouvait adorer ce qu`il avait recommandé de bruler pendant toute une vie. Ce faisant il a permis au chanteur -président de reprendre du poil de la bête et de conserver un pouvoir qu`il était à deux doigts de perdre.
Aujourd`hui, que représente Evans Paul KP pour le clan Martelly? N`est-il pas plus perçu comme un emmerdeur ou un caméléon qui guette le moment de se muer en calife à la place du calife actuel?
Quant à Jude Célestin, le candidat à la présidence du parti Lapeh, il a reçu cette semaine des salves d`honneur de plusieurs personnalités dont André Michel et Liliane Pierre Paul qui ont finalement reconnu qu`il a été pour l`année 2015 le défenseur du secteur démocratique.
Avec sa stratégie « ni s`engager, ni désister », Jude Célestin a, tranquillement mis en échec le projet de Martelly et de la communauté internationale d`organiser des élections taillées sur mesure pour le candidat officiel Tèt Kale, alors qu ìl ne détient aucune garantie que ce secteur va lui accorder un quelconque appui à l`avenir.
Jusqu`à aujourd`hui, Jude Célestin reste l`homme politique le plus important d`Haïti et qui peut tout faire basculer d`un moment à l`autre.
Mais, qu`en sera-t-il après le 7 février? Ce leader atypique, qui garde précieusement sa langue tout au fond de sa poche, pourra-t-il dégager un consensus autour de sa personne afin de diriger une transition, à partir ou sans élections?
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