Des personnalités de la société civile exigent l`annulation pure et simple des élections!

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APPEL AUX CITOYENS ET CITOYENNES D’HAITI

Réunis le 23 décembre 2015, à l’invitation d’un groupe de Sénateurs de la République, à l’Archevêché de Port-au-Prince, en présence de Monseigneur Guire Poulard, nous signataires de la présente, en ayant procédé sereinement à une analyse de la situation haïtienne portant sur la période de 2010 à 2015, aggravée par une crise électorale sans précédent, avons dégagé les conclusions suivantes qui, nous l’espérons, interpelleront chaque Citoyen, chaque Citoyenne.




En 2010, suite à des élections fortement controversées et manipulées par la Communauté Internationale, le pays s’est retrouvé sous l’emprise d’un pouvoir qui a vu l’avènement de Monsieur Joseph Michel Martelly comme Président de la République. Depuis, le pays est confronté à une série de crises institutionnelles rendant difficile le fonctionnement des organismes d’Etat ;

Ce gouvernement s’est engagé dans la mise en route d’une série de projets budgétivores en dehors de toute analyse d’impacts sérieux et des dépenses artificielles sans correspondance logique avec la réalité socioéconomique du pays.

La plupart des activités financées par le fonds Petro Caribe ont été caractérisées par la plus grande opacité d’une part, (appels d’offres peu réguliers, peu respectueux des procédures ordinaires : délit d’initiés, conflits d’intérêts ……..) et d’autre part, les pratiques dispendieuses de l’Etat pour l’entretien de ce gouvernement et de ses pratiques ordinaires (voyages à répétition, séjours dans des hôtels de luxe, délégations pléthoriques ….) ; ont contribué à dilapider les fonds publics tout en aggravant la situation économique et matérielle du pays : déficits budgétaires énormes, augmentation de la dette externe, faible taux de croissance, dépréciations dangereuses de la gourde par rapport au dollar.




Notre monnaie nationale, redevenue « zorey bourik », s’échange au taux de 60 gourdes pour 1 dollar américain. Dans un pays où tout doit être importé, y compris les produits alimentaires, on peut s’imaginer l’impact négatif d’une telle situation sur les conditions d’existence des masses défavorisées. En effet plus que jamais, la misère de notre peuple aujourd’hui n’est plus une donnée statistique. Elle est devenue un fait social. On la lit et on la voit dans les regards, sur les visages et à travers la mendicité dans laquelle est plongée une immense frange de notre société. Les quelques 50 millions de dollars devant être mis sur le marché par la BRH ne pourront hélas en rien arrêter cette dégringolade puisqu’ils seront vite phagocytés et transformés en « martelodolars ». Le malaise social entrainant le banditisme alarmant et le désarroi dans les milieux populaires sont évidemment accentués par cette crise électorale sans issue.

Incapable d’organiser des élections, et n’en voulant pas non plus, durant les 4 premières années, l’Exécutif ne s’est retrouvé contraint de les réaliser qu’en cette dernière année, coincé par deux échéances constitutionnelles : celle d’une nouvelle législature et celle de la prestation de serment d’un nouveau président.

Le pouvoir a réussi à assujettir l’appareil politique à travers le contrôle des Collectivités Territoriales

Attendu que cette crise électorale ouverte par l’échec des journées électorales des 09 aout et du 25 octobre 2015 émane d’un processus électoral outrageusement et systématiquement vicié;




Attendu que le CEP, en principe, de consensus qui a fini par voir le jour se révèle rapidement un CEP complètement sous la coupe de l’Exécutif, qu’il ne peut en aucune manière organiser des élections libres, démocratiques et inclusives.
Attendu que les bourrages d’ urnes et les actes de violence qui ont caractérisé le scrutin du 9 aout lui ont valu les qualificatifs de coup d’état électoral, farce électorale, mascarade électorale tout comme celui du 25 Octobre, considéré par des institutions d’observation électorale nationale comme une vaste opération de fraudes planifiées notamment avec les 950 mille cartes d’accréditation fournies par le CEP aux mandataires et observateurs.

Attendu que le CEP souffre de plus en plus d’un déficit de crédibilité qui rend pratiquement impossible la poursuite du processus et qu’il est empêtré dans toutes sortes de scandales, alors qu’il affiche une incohérence dans la plupart des décisions provoquant un mécontentement général

Attendu que l’accouchement unilatéral au forceps d’une commission d’évaluation électorale dite indépendante pour répondre aux revendications de divers secteurs, n’a pas réussi à convaincre les démocrates de la bonne foi du pouvoir et ce en dépit de la présence en son sein, de représentants d’institutions religieuses importantes et d’organisations de défense des droits humains.

Attendu que les 78 Procès Verbaux choisis de manière aléatoire et analysés au Centre de Tabulation, présentant tous systématiquement des traces d’irrégularités et de fraudes graves, font la preuve évidente que la vérification doit s’étendre non seulement à quelques treize mille et plus de procès-verbaux mais aussi aux listes d’émargement, bulletins, procès-verbaux de carence, sans mentionner les candidats, partisans et Partis impliqués dans les cas de violences documentés par le CEP lui-même, des auditions indispensables pour faire la lumière sur les graves accusations de corruption de membres du CEP et de ses instances contentieuses, portées par des candidats parfois avec preuve à l’appui.

Attendu que le délai imparti pour procéder aux vérifications et évaluations démontre, si besoin était, que le pouvoir veut tout sauf un travail exhaustif et sérieux car, il est impossible même pour des experts chevronnés d’accomplir une telle mission en si peu de temps, à moins que les conclusions et recommandations soient déjà connues d’avance et ne doivent servir, comme l’a indiqué le Premier Ministre, qu’à valider un processus pratiquement irrécupérable pour permettre de respecter des échéances, quoiqu’il en coûte à la nation.

Attendu que les dépenses effectuées pour la réalisation des élections ne sauraient être considérées comme une transaction du secteur d’affaire et que le pouvoir et le CEP doivent comprendre que l’intérêt national, les impératifs d’une démocratie normale, la récupération de la plénitude de notre souveraineté, la stabilité politique après la fin du mandat du président de la république, leur commandent de faire une pause dans le processus électoral, et de prendre le temps nécessaire pour une discussion sérieuse entre Haïtiens en vue de trouver un consensus suffisant sur la meilleure formule pour sortir durablement de cette crise politique.

Attendu qu’il est impératif de s’affranchir des contraintes des intérêts particuliers parfois compréhensibles des uns et des autres et de résister aux pressions de la communauté internationale pour transformer cette catastrophe électorale en opportunité pour un nouveau départ, pour la reconstruction nationale sur des bases saines avec des élus dont la légitimité sera incontestable.

Fort de ces constats, Nous signataires de cet appel, après de mûres réflexions autour de la gravité de cette situation de crise, avons abouti aux résolutions suivantes :

L’annulation pure et simple des opérations électorales des 09 aout et 25 octobre 2015.

La formation tôt ou tard d’une commission telle que souhaitée par l’ensemble des parties et de l’opinion publique pour auditer le processus électoral et établir les responsabilités afin d’engager les poursuites pénales nécessaires et de s’assurer que plus jamais de telles situations ne se reproduisent.

Compte tenu du danger qui menace aujourd’hui le pays et qui risque de le précipiter dans l’anarchie ou dans un totalitarisme d’état narco trafiquant, nous convions toutes les forces vives démocratiques et patriotiques de la nation à faire un faisceau pour rechercher ensemble le moyen pour établir un autre modèle d’état.

Port au Prince, le 28 Décembre 2015

Suivent les signataires:

1) Marie Frantz Joachim, 2) Lyonel Trouillot, 3) Jean Hérold Buteau
4) Frantz Gérard Verret, 5), Freud Jean 6) Serge Legagneur,
7) Evelyne Trouillot, 8) Edmonde S. Beauzile, 9) Pierre Buteau,
10) Pierre Franky Excéus, 11) Yvon Feuillé 12) Micheline A. Figaro
13) Jean-Baptiste Bien Aimé, 14) Jean william Jeanty, 15) Alix Richard,
16) Joseph Maxime Rony, 17) Claude Baboun 18) Yolette Andree Jeanty
19) Rosemond Pradel 20) Wesner Polycarpe 21) Me Mozart Clerisson
22) Jean Pierre Bailly 23) Robert Beauzile 24) Jean Phanor Misguaire
25) Dr Robert Auguste 26) Rev Pere Rulx André 27) Joseph Joel Louis
27) Ernst Jean Pierre 28) DominiqueBrutus Verela 29) France D. Pierre
30) Ginette Cherubin 31) Philfrant St Nare 32) Samora Chalmers
33) Stephanie Nelson 34) Andrise Pierre 35) Patrice Dumont
36) Wilson André 37) Modeline Renard 38) Frede Declaire
38) Edouard Baboun 39) Pierre Richard Saintar 40) Chavannes Jean Baptiste
41) Weiner Dauphin

Pour authentification

Marie Frantz JOACHIM
Coordonnatrice Générale
SOFA

7 COMMENTS

  1. Se pou nou tout trase yon egzanp pou kelkeswa moun ki vinn okipe yon plas nan peyi a tou pran sa kom egzasanp,pou zak sa 9 teoris ki nan KEP sa sot fè la kote yo lage 2bonm youn 9 dawou e lot la ki te move al ekate 34 jou aprè ki se 25 oktob, nan sans la fok nou tou ranje peyi a pou moun kap vinn nan lajistis la,lapolis,kou siperyè dèkont,nan KEP pèmanan ,palman ki konn gen anpil teoris ladan menm lè se pa tout ,poun tou pase pran kominote entenasyonal la poul pa janm banou yon prezidan ankò paske. Le ka de Mately se yon trè delika,ka men fok nou di tou Mately fè nou wè anpi i l fo demokrat paske regim Mately a manje anpil moun ki te ka tronpe nou tankou :evens paul (kaplim)josue Merilien,kote koz profesè yo,konpè filo,guy c Delva ak anpil lot ki anba chale kap jwe an solo,regim nan manje anpil bon entelektyel,wilson lalau,dore,se fini li fini ak moun sa yo mwen sezi wè moun ki gen posiblite pou yo viv pi grangou ke malere,gade jen gason ak jen fi ki nan peyi a yo kenbe yo pa antre nan zak teoris kont peyi a ,yo pa volè ,men si moun sa yo pat jwen ti posiblite sa yo se yo ki tap touye moun ki ap mouri anba bal nan lari a wi,mezanmi pou kaplim,kaplim, kaplim paka fè yon bon eleksyon fok nou fè bon prizon pou yo nan mòn ,fè yo fè travo fose pou lot kap vini yo ka pran egzanp pou yon moun tap gade kaplim ak 9 teoris KEP a kap bale gran ri ,sekle zèb se pa nan potoprens selman non se nan tout peyi a

  2. N’est-il pas trop tard? Sweet Micky et son équipe ont déjà tout bousillé.
    Je me suis dit comment mettre un chauffeur derrière le pilotage d’un avion (un gros porteur) qui est en pleine turbulence, en pleine détresse, turbulence économique, politique et sociale. Il fallait s’attendre au pire. L’appareil (Haïti) s’est enfoui dans l’abysse, il y a aucun survivant (les haïtiens).

  3. Tout citoyen haïtien conséquent doit s’engager pour sortir le pays de ce gouffre .Donc, Cet appel doit être acheminé au parlement, après avoir appuyé par les autres secteurs démocratique, religieux ….et autre, pour sa mise en œuvre .

  4. Pour une dernière fois en 2016, je vais le redire. En juin 1985, je vivais tranquillement au Cap-Haitien, quand un soir dans mon sommeil, pour la première fois, je fais un rêve dans lequel, je me retrouve avec l’Interlocuteur assis près de moi sur le lit dans lequel je me couche, ce qui explique que mon Esprit n’est pas allé vagabonder ailleurs. Cette personne me dit que je devais quitter Haiti tout de suite et c’est un ordre, car il va avoir une révolution et une malédiction de 25 ans. Le dernier jour où je devais quitter, je fais un cauchemar cette fois où je me réveille en sursaut et j’ai entendu une voix qui disait c’est 2 fois 25 ans. À l’époque je ne voulais pas et je n’ai pas raconté mon rêve même pas à ma mère. Il n’y a pas de doute sur la première tranche, mais si la deuxième tranche est aussi vraie, il nous reste 20 ans à patauger dans la merde. Je dis toujours que nous pouvons changer notre destin. Il est temps que nous nous asseyons ensemble pour rebâtir la Constitution de notre pays et faire en sorte qu’il n’y ait point de Président en Haiti après Martelly. Je ne suis pas un illuminé, je n’invente pas. Lorsque j’ai quitté Haiti, je n’avais pas de parents dans le pays d’accueil. Je me suis battu comme tout le monde, je suis rentré à des places que je n’aurais jamais imaginées fréquenter et 30 ans plus tard, je suis déjà à la retraite, avec un diplôme collégial en Infrastructures des Réseaux informatiques. Voyez, je ne suis pas Pasteur, ni hougan, pourtant j’ai fait plusieurs autres rencontres avec des êtres célestes.dont cette phrase a été prononcée concernant mon peuple. Si votre peuple ne se relève pas, il périra. Je suis encore troublé par cette parole et c’est pour cette raison que j’essaie de faire ma part à qui veut m’entendre.

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