par Marc Donald Orphée
Samedi 15 septembre 2018 ((rezonodwes.com))– Pour réinventer le pays, il y a deux choix à faire: révolution ou des réformes profondes. Le fait est que le fossé existant entre la classe politique du pays et les citoyens traduit l’état d’un système politique dépassé, essoufflé, incapable d’enrayer les inégalités sociales et de matérialiser les aspirations populaires. Il faut donc une rupture dans les pratiques politiques et de nouvelles orientations dirigeantes.
Le débat, maintenant, est de savoir comment opérer cette rupture.
Certains disent qu’il nous faut une révolution.
Révolutionner, pour eux, c’est chambarder le système, avec ses mythes, ses malheurs… Mais une question s’impose: on va remplacer ce système par quel autre? Évidemment, quand une révolution éclate, personne ne peut prédire sa fin ni sa tournure, ni sur quoi elle va déboucher. Avant tout, le rejet d’un système ne constitue pas le projet d’un autre.
Les différentes crises affectant le pays exigent qu’il y ait de la transformation au niveau de la gouvernance publique du pays. Transformer la gouvernance publique du pays, c’est la rendre efficace en termes de structures et de services, c’est-à-dire une gouvernance capable de charrier les revendications populaires en rassemblant les volontés de lutte contre la corruption, contre le gaspillage des fonds du trésor public,contre l’insuffisance des services de base…
Pour cela, il faut qu’au niveau de l’appareil de gouvernance, des cadres ( beaucoup plus, bien entendu), des hommes et femmes qu’il faut dans chaque domaine considéré. Autrement dit, la gouvernance publique du pays doit avoir des techniciens qui soient à même de rendre pratiques les valeurs collectives sur lesquelles doivent s’adosser le vivre ensemble haïtien. Cette gouvernance je l’inscris dans un processus global de réformes profondes.
Puisque la crise institutionnelle est d’abord une crise de citoyenneté, il faut qu’il y ait une refonte du système éducatif haïtien. Au delà du lire et l’écrire , le système éducatif doit pouvoir fournir des citoyens capables de transformer leur société. C’est à partir de là que le changement collectif haïtien va commencer à être possible.
J’attends du nouveau gouvernement ces types de réformes. Je souhaite que le premier ministre nommé, Jean Henry Céant ( s’il arrive à prendre les rênes de la Primature) fasse de ce projet de réformes une urgence nationale.
James Marc Donald ORPHÉE



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