Affaire Sean « Diddy » Combs : la bataille judiciaire change de tempo
Le feuilleton judiciaire entourant Sean « Diddy » Combs connaît un nouveau rebondissement. Mardi soir, les avocats du magnat du hip-hop ont saisi la Cour d’appel fédérale de New York pour demander l’annulation pure et simple de sa condamnation, ou à défaut, sa libération immédiate et une réduction drastique de sa peine de plus de quatre ans.
Au cœur de leur argumentaire : une sentence jugée profondément inéquitable. Selon la défense, le juge fédéral Arun Subramanian aurait outrepassé son rôle en tenant compte, lors du prononcé de la peine, d’éléments liés à des accusations dont Combs avait pourtant été acquitté. Une posture assimilée à celle d’un « treizième juré », en contradiction directe avec le verdict rendu en juillet.
Âgé de 56 ans et incarcéré dans une prison fédérale du New Jersey, Combs a été blanchi des charges les plus lourdes, notamment le complot d’extorsion et le trafic sexuel. Il n’a été reconnu coupable que de deux infractions liées à la loi Mann, relatives au transport interétatique à des fins de prostitution, sans que le jury ne retienne la notion de contrainte.
Or, souligne la défense, ces infractions entraînent habituellement des peines bien moindres, souvent inférieures à quinze mois. En infligeant une peine exceptionnelle, le juge aurait, selon eux, substitué sa propre lecture des faits à celle du jury, en évoquant violences, exploitation et coercition.
La Cour d’appel n’a pas encore fixé la date des plaidoiries. Mais une chose est certaine : au-delà du destin judiciaire de l’icône du hip-hop, cette affaire pose une question sensible sur les limites du pouvoir du juge face au verdict populaire.

