Mon pays ma patrie, ma responsabilité : #PetroCaribeChallenge, nous sommes tous impliqués

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par Maydjeno LOUIS

Lundi 3 septembre 2018 ((rezonodwes.com))– Edmund Burke a dit: « La seule chose qui permet au mal de triompher est l’inaction des hommes de bien ». Burke a été, à coup sûr, témoin des choses abominables de son époque lorsqu’il a tenu ces mots pour dénoncer l’indifférence des hommes qui se disaient hommes de bien mais qui se tenaient à l’écart lorsque le mal terrassait leur monde.




En ce temps de trouble et d’effroi dans lequel se trouve notre pays, nous voulons faire revivre ce grand humaniste à la personne de Burke pour rappeler à la jeunesse haïtienne que l’heure n’est pas à la mollesse. Il faut donc nous hâter, car désormais nous sommes tous impliqués. Que l’on veuille ou non, ce combat nous concerne bien plus que nous ne l’imaginons. C’est de notre avenir à nous qu’il s’agit. Dans 10 à 15 ans, lorsque nous aurons à remettre cette importante somme d’argent qu’allons-nous répondre ? Que nous n’y avons pas touché et que ce n’est pas à nous de le payer ? Quelle naïveté! Qu’allons-nous faire quand on aura à augmenter les prix de tous les produits sur le marché et que le salaire exécrable que nous aurons, si jamais nous en aurons, ne pourra en aucun cas nous donner un pouvoir d’achat pouvant satisfaire nos besoins quotidiens, voire assurer l’avenir de nos progénitures.

Pfff.. Comment parler de l’avenir de nos enfants si le nôtre est en grand péril? Nous avons le choix. Soit nous nous impliquons maintenant et que le pays gagne face à ces politiciens corrompus, pour que la corruption soit désormais bannie de nos institutions. Car, ils sont là les coupables, ils traînent parmi nous ceux qui nous incombent cette misère amère, qui nous retirent notre pain quotidien, qui nous réduisent à nouveau à l’esclavage, qui nous privent d’un emploi digne de notre niveau d’étude, ceux-là qui nous empêchent d’avoir une formation universitaire digne de notre époque, d’avoir des soins médicaux dignes d’un être humain. Soit nous faisons abstention et que nous laissons sortir indemnes ces malfrats. À l’avenir, il nous faudra accepter que le soleil va briller de moins en moins. Et, lorsque nous verrons la tristesse et le malheur obscurcir l’horizon, il faudra nous souvenir du choix que nous avons fait aujourd’hui et que désormais nous en payons les conséquences.

A présent, nous voulons nous adresser aux Chrétiens haïtiens qui pensent que cette lutte ne les concerne pas. Vous vous trompez grandement chers frères et sœurs en Jésus. Vous êtes Chrétiens certes, mais vous êtes avant tout Haïtiens, vous payez les impôts comme tout le monde, vous profitez de la gloire haïtienne tout comme de la honte. Dans les Saintes Écritures, combien de fois avez-vous vu Dieu combattre en personne pour le peuple d’Israël ? Combien de fois l’avez-vous vu envoyer l’armée des Anges combattre à la place du peuple ? Dieu est un guide et non une arme que nous pouvons utiliser dans le sens propre du terme. C’est avec beaucoup de peine qu’on entend certains Chrétiens dire qu’ils ne sont pas de ce monde, leur monde est au ciel. Qu’est-ce qu’ils foutent alors ici ? Et où sont donc leurs ailes étant donné qu’ils sont des anges. Il est vrai qu’il est dit: « Vous êtes dans le monde mais vous n’ êtes pas du monde ». À notre humble avis, ce message visait à vous mettre en garde contre les méchancetés des hommes pour que vous ne vous laissiez pas influencés par leur comportement infernal.




C’est précisément contre cela nous luttons dans notre pays. Vous dîtes toujours que c’est Satan l’auteur de tous nos malheurs, vous priez chaque jour sans relâche pour que Dieu délivre Haïti du diable, mais ça n’empêche qu’il reste quand même un ennemi invisible. Laissez donc l’invisible combattre l’invisible, tournons-nous vers ces ennemis visibles faits de chairs et d’os contre qui nous pouvons lutter. N’écoutez pas un dirigeant d’Église vous dire que c’est mal de lutter pour vos droits en tant que citoyens, de manifester contre la misère, de dire non à la faim, de dire non au chômage. Lorsque vos enfants ne pourront pas aller à l’école, faute d’argent, est-ce que ce dirigeant va vous fournir de quoi payer les frais scolaires ? Lorsque la faim tenaillera vos entrailles, va-t-il vous donner de quoi manger et pendant combien de temps? Il faut être vigilants, car, c’est ce même dirigeant qui une fois à l’Église vous demandera d’apporter des offrandes pour l’aménagement du temple, des offrandes pour ceci, des offrandes pour cela, tout en ayant conscience de vos problèmes journaliers.

Alors chers Chrétiens haïtiens, vous avez vous aussi le choix. N’attendez pas Dieu car Il ne fera rien, non pas que nous doutons de sa toute puissance mais parce qu’Il nous a déjà tout donné. Il nous a donné Haïti, Il a fait nôtre cette portion de terre et Il nous a fourni les ressources nécessaires pour faire de ce petit bout de terre un petit coin de paradis. Il reste à nous maintenant de faire notre part du travail. Si nous voulons laisser ces quelques voyous faire d’Haïti un enfer, ça nous regarde, quant au Tout Puissant, il a déjà tout fait. Il est vrai que Jésus nous a ordonné de respecter les autorités établies, mais n’est-ce pas lui aussi qui a dit: « Donnez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu »? C’est pour vous dire que lorsque ces mêmes autorités entravent votre avenir, l’avenir de vos enfants et de vos petits-enfants, il faut que vous ayez le courage de vous soulever contre eux, de les traduire en justice. Chers frères et sœurs Chrétiens, nous voulons vous laisser avec ces paroles de Jésus, disant que: « Son royaume est forcé, ce sont les violents qui s’en emparent ». De sorte que, vous, les Chrétiens lâches incapables de prendre en main votre destin terrestre, vous aurez beaucoup de mal à gravir le parvis céleste.

Le président Thomas Sankara a déclaré: « Vous ne pouvez pas accomplir des changements fondamentaux sans une certaine dose de folie. Dans ce cas précis, cela vient de l’anticonformisme, du courage de tourner le dos aux vieilles formules, du courage d’inventer le futur. Il a fallu les fous d’hier pour que nous soyons capables d’agir avec une extrême clarté aujourd’hui.[…]. Nous devons inventer le futur. » Cependant, comment pouvons-nous inventer ce futur sans nous impliquer tous? Sans être conscients de l’état lamentable dans lequel nous vivons chaque jour? Est-ce normal de se lever chaque jour et se demander de quoi demain sera fait? Est-ce normal de ne pas pouvoir planifier sa vie? De vivre dans un pays où règnent la peur et la terreur (insécurité)? Dans un pays où manger à sa faim est un luxe? Comment pourrons-nous inventer le futur si nous laissons ces politiciens véreux compromettre ce présent? Si nous nous taisons pendant qu’ils pillent les trésors publics?




Qu’ils s’enrichissent sur nos dos? C’est tout un ensemble de questions auxquelles il nous faudra répondre si nous voulons réellement inventer ce futur. Les fous d’hier nous ont permis de vivre en toute liberté aujourd’hui, ils se sont sacrifiés, ils se sont donnés corps et âme pour que nous ayons cette nation libre et souveraine. Chers frères et sœurs haïtiens, quelle folie Sommes-nous prêts à faire pour que la génération future puisse lui aussi parler de la nôtre. Allons-nous laisser derrière nous un passé de lâcheté et de honte? Si nous pouvons parler aujourd’hui de Toussaint et de Dessalines, c’est grâce à cette folie glorieuse qu’ils ont laissée derrière eux, c’était une folie car face à une armée aussi puissante, la meilleure de l’époque, ils n’ont pas reculé, ils n’avaient rien que leur courage et la détermination de vaincre.

Aujourd’hui nous avons la liberté d’expression, nous avons internet, nous avons les réseaux sociaux, nous pouvons mener cette lutte sur plusieurs fronts, il suffit de vouloir et d’agir. Nous demandons une explication claire et honnête sur la dépense des fonds petrocaribe et que les pilleurs soient jugés et condamnés, non pas parce que nous savons que c’est ce qui va changer notre pays, toutefois nous sommes sûrs d’une chose, cela constituera un pas énorme vers le changement tant espéré. Beaucoup d’entre nous ne verront pas opérer ce changement auquel nous aspirons tant, mais nous sommes sûrs et certains, nos enfants et nos petits enfants le verront. C’est cette même pensée qui jadis, a conduit nos ancêtres à la révolution.

Que cette même pensée traverse l’esprit de chaque haïtien, surtout ceux de notre génération. Nous voulons terminer ce texte en incarnant encore une fois le célèbre président africain Thomas Sankara, proférant que: « La Révolution démocratique et populaire a besoin d’un peuple de convaincus et non d’un peuple de vaincus, de soumis qui subissent leur destin ». Partagez si vous croyez en vous et en ce que vous avez à offrir pour changer notre pays, la jeunesse, c’est l’espoir. Une génération nouvelle pour une nouvelle Haïti.

Maydjeno LOUIS

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