La Commission Interaméricaine des Droits de l’Homme (CIDH) accorde un délai de trois mois à l’Etat dominicain pour s’expliquer des actes de violence qui avaient été perpétrés en République Dominicaine, en 2007, à l’encontre de Jean Wilkens Guillaume, un migrant haïtien de 47 ans
Vendredi 3 août 2018 ((rezonodwes.com))– Au cours d’une conférence de presse tenue au Bureau du GARR à Christ-roi (Port-au-Prince), le 1er août 2018, M. Guillaume a déclaré résider en République Dominicaine depuis 1994. Il travaillait dans le domaine du tourisme et de la construction.
En 2007, au moment où il vaquait à ses activités, trois agents de l’immigration dominicaine lui ont demandé de leur présenter son document.
M. Guillaume leur a soumis sa carte de résidence valide. Les agents de l’immigration ont confisqué ce document et l’ont battu sévèrement. Ce qui l’avait empêché de continuer à travailler, a-t-il expliqué.
Le migrant haïtien avait porté plaintes sans succès auprès de la police et de la justice dominicaine. Trois mois plus tard, sa carte de résidence lui avait été remise après qu’il eut contacté les représentants diplomatiques haïtiens à l’Ambassade d’Haïti à Santo Domingo et sollicité l’appui des organisations des droits humains en République Dominicaine.
En 2011, M. Guillaume allait être arrêté et mis en prison à Haina où il a passé 1 mois et 17 jours avant d’être rapatrié au point frontalier de Comendador/Elias Piña. Il avait été accueilli au bureau régional du GARR à Belladère.
Selon les explications du migrant haïtien, il n’avait pas été en situation irrégulière en territoire voisin au moment de sa reconduction à la frontière.
N’ayant pas été satisfait de la décision des autorités de la migration dominicaine, il est retourné en République Dominicaine durant la même année.
Le 30 juillet 2013, il avait saisi la CIDH en vue de porter l’Etat dominicain à lui rendre justice et réparation pour le préjudice qui lui avait été causé.
Dans une correspondance datée du 19 avril 2018 adressée à l’Etat dominicain dont une copie a été transmise à Jean Wilkens Guillaume, la CIDH a informé le gouvernement dominicain «qu’un délai de trois mois lui a été accordé pour présenter ses remarques, conformément à l’article 30 du règlement intérieur de ladite institution de droits humains».
Jean Wilkens Guillaume qui s’est montré satisfait de la démarche de la CIDH, a indiqué qu’il ne baissera pas les bras jusqu’à l’aboutissement du dossier.
La CIDH est un organe principal et autonome de l’Organisation des États américains (OEA), dont le mandat découle de la Charte de l’OEA et la Convention américaine des droits de l’homme. La Commission a pour mandat de promouvoir le respect des droits humains dans la région et agit comme un organe consultatif de l’OEA en la matière.
garr-haiti.org
Jean Wilkens Guillaume lors de la conférence de presse Photo: Josué Michel