Le nouveau gouvernement est le plus féminin que l’Espagne ait jamais connu, à des années-lumière du nouveau gouvernement italien, très masculin et comptant dans ses rangs un ministre de la Famille homophobe. Le gouvernement pro-européen du socialiste Pedro Sanchez, arrivé au pouvoir après la chute du conservateur Mariano Rajoy, a prêté serment jeudi devant le roi Felipe VI
Vendredi 8 juin 2018 ((rezonodwes.com))– Le socialiste espagnol Pedro Sanchez, qui est arrivé au pouvoir après la chute du conservateur Mariano Rajoy, a présenté hier jeudi au roi Felipe VI son gouvernement europhile et majoritairement féminin.
Avec 11 femmes et 6 hommes, c’est le gouvernement le plus féminin que l’Espagne ait jamais connu. En plaçant des femmes aux postes clés –économie, finances, industrie, défense, justice, santé et éducation –, Sanchez reconnaît leur poids croissant dans la société espagnole, notamment après la première «grève générale féministe» le 8 mars dernier. Le président du gouvernement a ainsi nommé Carmen Calvo vice-présidente du gouvernement et ministre de l’Egalité.
L’ancienne procureure antiterroriste Dolores Delgado arrive au ministère de la Justice et l’ancienne juge de la Cour suprême Margarita Robles prendra les rênes de la Défense. Isabel Celaa sera chargée de l’Education, Magdalena Valerio du Travail, et Carmen Montón de la Santé. Maria Jesus Montero prend le portefeuille des Finances. Parmi les six hommes du gouvernement, Pedro Duque, premier astronaute espagnol de l’histoire, sera aux Sciences. Il est le premier Espagnol envoyé dans l’espace il y a 20 ans.
Par ailleurs, deux des ministres de ce nouveau gouvernement de centre-gauche sont ouvertement gay : le ministre de l’intérieur, Fernando Grande-Marlaska, un magistrat militant pour les droits LGBTI, marié avec son compagnon depuis 2005 ; et le ministre de la Culture et des sports, Maxim Huerta, célèbre présentateur de télévision et écrivain.
Alors que l’euroscepticisme progresse sur le continent, Pedro Sanchez réaffirme aussi l’attachement de l’Espagne à l’Union européenne en nommant aux Affaires étrangères Josep Borrell, catalan et ancien président du Parlement européen, et à l’Economie l’actuelle directrice du budget de l’UE Nadia Calviño.
La presse espagnole dans son ensemble a salué le succès de l’opération et «la bonne image»(formule du journal conservateur La Razon) que donne ce gouvernement. Même si le quotidien souligne qu’avec 84 députés socialistes sur 350, Pedro Sanchez cherche surtout à redorer le blason de son parti avant de devoir convoquer des élections anticipées.

