Le rap kreyòl convertit le sexe féminin en objet de mépris! par Kathleen Desravines

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par Kathleen Desravines

D`un refrain à l`autre, le rap kreyòl s`installe de plus en plus dans la trivialité

Dimanche 26 novembre 2017 ((rezonodwes.com))– « Bòbòt » de malédiction! Cela menace tout simplement de devenir un juron, si on n’y prend garde. Ces dérives d’inspiration du rap Kreyòl vilipendent la femme à travers ce qu’elle a de plus sacré : son organe génital. Il est donc loin le temps des chanteurs comme Ansy Dérose et Joël Théodore, des poètes tels Oswald Durand qui exaltaient la beauté physique et le courage de nos femmes.




Si les groupes de tendance compas ont fait un travail de sape de l’image féminine, la chosifiant, la ravalant au stade d’objet sexuel à travers des vidéos; le rap kreyòl, de son coté, va plus loin et convertit l’objet sexuel en objet de mépris, détruisant du coup l’aspect immatériel et féerique jadis attribué à l’image féminine.

Il est loin le temps du king MASTER Dji, où musique Rap voulait dire dénoncer par la culture les tares de la société. Le Rap kreyòl ne devient plus qu’outil de dévalorisation de la féminité par la diabolisation du génital.

On se savait malade, incapable de reproduire ces grands artistes et intellectuels, mais il faut croire qu`on avait sous estimé l’ampleur du mal.

D’idoles, nous les femmes sommes tombées de notre piédestal.  Il n’y plus de chantres, plus d’odes qui tiennent. On n’est plus qu’objets, poupées de sons, dont on s’amuse à examiner les parties génitales. Notre image a pris un sacré coup et on est très loin d’être innocentes dans cette croisée sexiste.

A la faveur de ce « beef » entre rappeurs, cette rivalité oiseuse et triviale devant servir de catalyseur à l’inspiration selon certains, la femme, une certaine femme, d’un certain genre, y est au centre et fait office de carburant aux slameurs pour déverser une absence d’inspiration et de frustrations de toutes sortes. Ils ne se battent plus que pour la palme de la vulgarité et pour décrocher le titre du plus habile dans cette procédure d`excision, de mutilation des organes génitaux féminins.




Car, ce crachat de mépris sur notre « bòbòt », notre vagin, ressemble étrangement à une forme d’excision. A moins qu’il ne s’agisse d’exorcisme. La bòbòt de black boy est douée de pouvoirs maléfiques. Elle représenterait une menace certaine à la survie de la musique Rap, dit-il, dans son slam. L’image de la femme n’est plus rehaussée. Ce n`est plus l’être indispensable à la vie qu’on adulait naguère dans les chansons.

On n’est plus qu’utérus et vagins ambulants dont nos rappeurs dissèquent à volonté les parties dans leurs guéguerres.

Ainsi, dans la chanson « lèt a bòbòt », le vagin est piétiné, méprisé, tenu responsable de mille maux et malheurs survenant aux hommes. Tout est la faute de « bòbòt » dit la nouvelle chanson.  Bòbòt, à savoir notre vagin, ne faciliterait ou ne favoriserait plus que malfaisances et nuisances.

« Bòbòt » à laquelle s’accrochent les hommes, disent ces rappeurs, notre partie génitale est à la dérive. Ce n’est plus le caractère féminin, femme fatale, mégère, vamp ou encore celui de l`allumeuse qu’on dépeint, on nous mutile sur fond de musique « rap ».

La guerre aux « bòbòt » est déclarée »! Notre partie génitale est en danger. Le rap kreyòl donne des pouvoirs surnaturels et malsains au vagin des femmes, qui ferait accomplir les pires méfaits aux .hommes.




Ainsi le vagin enverrait beaucoup d’hommes en prison; une insulte aux hommes en dépit de la logique sexiste,vraisemblablement dirigée contre les femmes, mais qui atteint les hommes, passant finalement comme étant privés de cervelle, n’obéissant plus qu’à la loi du « bòbòt ». Une vision somme toute du monde, où l’homme n’agirait plus que sous l’emprise du vagin féminin.

De véritables têtes « bòbòt » en gros!

Kathleen Desravines

 

 

7 COMMENTS

  1. Mal sa kap touye sosyete a kote moral
    nou konn kotel soti, lè moun nou aksepte
    kôm premye sitwayen yon peyi santil alèz
    pou rabese fi, joure fi epi se fi ki aplodi
    plis, nou te ka atann nou ak rezilta sa.
    Vilgarite te ra epi lte konn fèt an prive,
    men nou legalize I depi lontan. Rapè yo pa
    premye e bagay la ka pi grav si nou pa
    chache moralize sosyete, sa vle di rache
    tout move zeb yo. Lè prezidan ak
    tchatchal nan menl ap danse betiz sal on
    ansyen prezidan sou fanm sa nou di? Nou fè fèt ebyen men konsekans la.

  2. Je viens d’écouter la chanson je ne partage pas tout à fait votre avis, ce texte ne traduit pas ce qui est dit dans la chanson.
    Toutefois le mot « bôbôt » est un mot à connotation vulgaire dans notre langue, et il l’utilise pour parler des femmes.
    Je ne vois nul part dans son texte un quelconque désir de rabesser les femmes.
    Il faudra chercher ailleurs, car beaucoup d’autres le font méchamment.

    • C’est pas vraiment une contradiction dans la chanson, je dirais de préférence une sorte de confusion. Les gens aujourd’hui ont dû mal à faire la différence entre l’amour et le sexe. Faire le sexe ou accepter de coucher avec quelqu’un de l’autre sexe ne veut pas dire aimer pour autant. Étant donné qu’ on veut toujours chosifier les femmes et que les hommes veulent jouer le player, donc ça arrive.

  3. Epòk Ansy Derose ak Joël Théodore tap chanté valè fanm , Medan ayisyenn yo te konn respekté tèt yo .
    Si jounen jodi , yap derespekté yo a travè menm mizik yo tékonn fè élòj pou yo a , gen yon bagay ki pa maché .
    Mw pa di mizisyen yo gen rezon , dayè sa pa bon ditou é mw kwè tout gason dwé respekté fanm , sitou leu li pansé ak manmanl .
    Pa kont , jan medam yo ap konpòté tet yo nan lari a , nan lavi a , nan relasyon yo genyen ak menm neg sa yo ki nan lavi a , konn révolté neg sa yo , sitou sa ki pran gwo kou dè fwa nan men medam sa yo .
    Gason ki pa kapab kontwolél leu sa rivél , konn di sa li pa dwé di , konn aji jan li pa dwé aji .
    Lontan , menm siw té renmen ak yon fi , li té difisil anpil pou té wè bòbòt li .
    Kunya , ou pa bezwen rekonèt fi a , selon sa li meté sou li , ou ka pledé gadé é kontanplé yon pakèt pati nan kò li , ki nòmalman entim , espesyalman bòbòt li .
    An konklizyon
    Si medam yo pa gen respè pou pwòp bòbòt yo , sé pa neg yo ki ta vinn respekté bòbòt mézanmi .
    Nou tap ri nèg yo .
    Sé té … Don Gaston nèg Kafou.

  4. KONPLIMAN JOUNALIS DESRAVINES ! EPI MESYE YO POZE. Etranje imilye nou kont yo deja nan pase souverennte nou anba pye pandan tout rape mete gwo tep sou bouch yo e jiska prezan poko gen yon grenn chante rap ki fe yon hit sou kolera MINISTA OKIPASYON KI BWOTE LAVI PLIS PASE 10 MIL AYISYEN FANM KOU GASON. Tout rape kloz se pale fanm mal ki pi fasil, se pa DIYITE PEP AYISYEN. Selman reflechi byen sou imaj sa a: si yon gwo van pase li bwote tout fanm sou late, lemonn kanpe sek. Poutan, si menm gwo van sa a pase, li bwote tout gason, lemonn pap kanpe paske gen fanm k ap pote gason nan vant yo. AN NOU YOUN RESPEKTE LOT, FANM AK GASON ! VIV AYITI !

  5. <>.

    Je comprends mal cette phrase-là. Je ne la comprends pas du tout en fait.

    Mais supposons que l’auteure ait voulu dire par-là que les rappeurs qui discriminent les femmes soient des nuls, sans inspirations, donc avec un grain de riz à la place du cerveau… Cela reviendrait à accepter leur logique, qui veut faire croire que le bòbòt est responsable de tous les malheurs, et par voie de conséquence, du fait que les hommes seraient des sans-cerveaux( des têtes « bòbòt », pour reprendre Mme Desravines). Enfin, c’est, me semble-t-il, l’interprétation faite par l’auteure de la chanson de Black Boy.

    Néanmoins, comment peut-on vouloir dénoncer le côté machiste d’une morceau de rap alors qu’on reprend les mêmes termes de ce même morceau de rap, et ce, à peu près dans la même logique?

    Non que je sois d’accord au fait qu’un homme, et dans ce cas précis, un rappeur tienne des propos machistes, mais on si on combat quelqu’un que nous estimons nous porter préjudice par les méthodes qu’il utilise, et qu’on ne se gêne pas de reprendre ces méthodes-là, alors on finira par lui ressembler.

    In fine, quand bien même la phrase<> serait un résumé de ce que l’auteure de cet article estimerait être la philosophie du texte de BlackBoy quant à la manière dont le rappeur voit les hommes face au bòbòt, cette phrase n’a pas sa place en tant qu’elle dénonce cette idée même. En tout cas, à mon avis.

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