Taïwan a jugé mardi que les vastes manœuvres militaires chinoises menées à tirs réels au large de ses côtes avaient échoué à atteindre leur objectif stratégique : simuler un blocus de l’île. Malgré le déploiement massif de forces aériennes et navales par Pékin, Taipei assure qu’aucune entrave effective à la navigation n’a été constatée.
« Le blocus annoncé n’a, dans les faits, pas eu lieu », a déclaré Hsieh Jih-sheng, haut responsable du renseignement au ministère taïwanais de la Défense. Selon les autorités, les garde-côtes ont continué d’opérer normalement alors que l’armée chinoise mobilisait au moins 130 avions militaires et plus de 50 navires autour de l’île, un niveau inédit depuis octobre 2024.
À Pékin, l’Armée populaire de libération affirme au contraire avoir atteint les « effets escomptés » lors d’exercices baptisés Mission Justice 2025, destinés à tester des capacités de coordination air-mer, de frappes et de contrôle maritime. Des journalistes de l’AFP ont observé des salves de roquettes tirées depuis l’île chinoise de Pingtan, à moins de 20 kilomètres de Taïwan.
Le président taïwanais Lai Ching-te a dénoncé une « provocation flagrante » sapant la stabilité régionale, tout en assurant que Taipei éviterait toute escalade. Sur l’île, la population affichait un calme résigné, habituée à ces démonstrations de force.
Ces tensions surviennent sur fond de ventes d’armes américaines record à Taïwan et rappellent la fragilité persistante de l’équilibre dans le détroit, où chaque exercice militaire prend des allures de test politique autant que stratégique.

