Le rassemblement des militants du Mouvement pour la réconciliation et la reconstruction nationale (MORN) annoncé à Pétion-Ville, initialement notifié à la Police nationale d’Haïti (PNH), a été interrompu par les forces de l’ordre sans motif convaincants. Révoltés, des participants menacent d’intensifier la mobilisation pour débarrasser le pays des membres de l’exécutif de transition.
Incapable de combattre les gangs armés qui empoisonnent le quotidien de la population, la PNH montre ses muscles dès qu’il s’agit de protestation populaire contre les dérives du pouvoir en place, dénoncent des participants. Le lundi 29 décembre 2025, la PNH a forcé la suspension d’un rassemblement des dirigeants du MORN visant à exiger le départ du Conseil présidentiel de transition (CPT) et l’application de l’Accord 40.
Des centaines de citoyens rassemblés à l’initiative du MORN ont été contraints à mettre fin prématurément à leur mouvement tenu à «Ti Sen-Pyè» à quelques encablures du restaurant Muncheez, à la rue Panaméricaine. Déroulé dans une ambiance pacifique, le sit-in s’est vite transformé en un défilé de centaines de participants réclamant le départ des conseillers-présidents et des membres du gouvernement de transition. Disposés de pancartes aux propos hostiles, les manifestants dénoncent la violation par la PNH du droit au rassemblement garanti par la Constitution.
La situation sociopolitique conjuguée à une crise sécuritaire aiguë préoccupent au plus au point les participants. Après plus de 20 mois aux commandes de l’État, le pouvoir de transition a violé les termes de l’Accord du 3 avril 2024. Le pays s’enlise dans un scénario catastrophique proche d’un chaos total, soutiennent des initiateurs du sit-in. Fort de ce tableau, la reconduction d’une équipe politique qui a piteusement échoué est considérée comme un affront à la population. L’accord 40, dessinant les contours d’une nouvelle transition, demeure la meilleure alternative, plaident les responsables du MORN.
Herve Noël

