ARTIBONITE, Haïti, 24 décembre (Rezo Nòdwès) —
La route nationale numéro 1 a été bloquée mercredi à hauteur de Pont-Sondé et de L’Estère, paralysant la circulation entre le Nord du pays et Port-au-Prince, alors que des habitants de l’Artibonite cherchent à contraindre le gouvernement de doublure et la police à intensifier leur action contre les groupes armés opérant , selon eux, « impunément dans la région ».
À l’origine de ces blocages, des membres de la population locale dénoncent l’absence de réponse sécuritaire face aux violences imputées aux gangs Gran Grif, Kokorat San Ras et Talibans, accusés de meurtres, de viols, de pillages et d’exactions répétées dans plusieurs communes du département. Les protestataires réclament l’établissement d’un centre d’opérations spécialisées, incluant l’usage de drones armés, afin de démanteler ces groupes terroristes « en mission ».
Selon des témoins, « les manifestants ont prévenu qu’aucune reprise du trafic sur cet axe stratégique ne serait envisagée tant que leurs revendications ne feront pas l’objet d’engagements précis de la part de l’exécutif« . La Nationale 1 constitue l’un des principaux corridors économiques du pays, reliant les zones agricoles de l’Artibonite aux marchés du Nord et de la capitale.
Cette mobilisation fait naitre un climat de défiance croissante envers les maitres de Port-au-Prince, accusés de tolérance de fait à l’égard des groupes armés. Elle intervient à quelques jours des cérémonies marquant le 224ᵉ anniversaire de l’Indépendance d’Haïti, prévues le 1ᵉʳ janvier aux Gonaïves, dans un contexte où la situation sécuritaire fait planer des incertitudes sur la participation effective des dirigeants nationaux aux festivités officielles.