À Genève, le Forum mondial sur les réfugiés s’est ouvert sur un constat sans détour : les besoins humanitaires explosent, les ressources, elles, s’amenuisent. Face aux conflits persistants en Ukraine, à Gaza, au Myanmar ou encore au Soudan, le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) appelle à des fonds plus flexibles et rapidement mobilisables afin d’éviter des ruptures d’assistance vitales dès 2026.
« Nous devons pouvoir agir vite, y compris dans les crises oubliées », a insisté le Haut-Commissaire Filippo Grandi. De retour du Soudan, il a décrit une réalité « dévastatrice », marquée par des déplacements massifs, des traumatismes profonds et une aide insuffisante faute de financement. « Le plus difficile, c’est d’expliquer aux réfugiés que nous ne pouvons pas tout faire », a-t-il reconnu.
Depuis 2019, le Pacte mondial sur les réfugiés a pourtant permis des avancées notables : plus de 3.400 engagements, dont les deux tiers déjà lancés, et 2,6 milliards de dollars mobilisés. Plusieurs pays ont adopté des lois favorisant l’accès au travail, à l’éducation et à l’asile, avec des effets positifs sur les économies locales, du Mexique au Tchad.
Mais l’équation demeure déséquilibrée : 80 % des réfugiés sont accueillis par des pays qui ne concentrent que 27 % de la richesse mondiale. Pour le HCR, l’avenir passe par le renforcement des systèmes nationaux et l’inclusion des réfugiés, seule voie durable pour répondre aux chocs humanitaires à répétition. Un appel à la solidarité, plus pressant que jamais.

