14 décembre 2025
Haïti, l’un des fondateurs de la civilisation occidentale moderne
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Haïti, l’un des fondateurs de la civilisation occidentale moderne

Haïti a toujours été un peuple d’exception. La civilisation occidentale, telle qu’elle s’est construite historiquement, demeurait profondément incomplète, car fondée en grande partie sur l’exploitation de l’homme par l’homme : l’esclavage, la domination d’une race sur une autre et la négation systématique de la dignité humaine.

La Révolution haïtienne est venue bouleverser cet ordre injuste. En posant les bases de la libération universelle des peuples opprimés, Haïti a introduit une rupture radicale dans l’histoire du monde. Non seulement le pays a aboli l’esclavage de manière définitive, mais il a également vaincu le plus grand empire militaire de son époque, affirmant ainsi le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.

La civilisation ne saurait être réduite aux seuls progrès techniques ou matériels ; elle est avant tout une philosophie, une vision de l’homme et de la société. Refuser de reconnaître Haïti comme l’un des fondateurs de la civilisation occidentale moderne, c’est refuser d’admettre les principes mêmes des droits humains universels : liberté, égalité, fraternité. Ces valeurs, souvent revendiquées par l’Occident, trouvent dans la Révolution haïtienne leur expression la plus radicale et la plus cohérente.

Aujourd’hui encore, Haïti ne réclame ni charité ni assistance humiliante sur la scène internationale. Ce que le pays exige, c’est une coopération fondée sur le respect, ainsi qu’une reconnaissance historique et politique de son rôle déterminant dans la formation du monde occidental moderne.

Dans cette perspective, les dirigeants haïtiens ont la responsabilité historique d’être à la hauteur de cet héritage afin de replacer Haïti sur la voie de sa grandeur d’antan. L’envoi de troupes étrangères provenant de plus de cinquante pays ne fait que renforcer une logique de mise sous tutelle et de ridiculisation du pays. Les acteurs internationaux savent pertinemment que la solution durable aux problèmes sécuritaires d’Haïti ne réside pas dans l’occupation, mais dans le renforcement des capacités nationales.

Haïti a besoin d’une armée nationale moderne et souveraine : une force de 30 000 à 35 000 soldats, capable d’assurer le contrôle effectif du territoire terrestre et maritime. Le pays n’a pas besoin de dizaines de nations piétinant son sol ; il a besoin de formateurs, de transfert de compétences et de partenariats stratégiques respectueux de sa souveraineté.

Reconnaître Haïti, ce n’est pas lui faire une faveur. C’est rendre justice à l’Histoire.

Alceus Dilson
Communicologue, juriste
Alceusdominique@gmail.com

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