Le climat diplomatique entre Washington et Brasilia connaît un net réchauffement. Vendredi, les États-Unis ont levé les sanctions imposées au juge brésilien Alexandre de Moraes, figure centrale du procès ayant conduit à la condamnation de l’ex-président Jair Bolsonaro. Une décision qui marque un tournant dans une crise politique et judiciaire aux résonances internationales.
L’Office of Foreign Assets Control (OFAC) a retiré le magistrat de la Cour suprême brésilienne et son épouse de la liste noire du Trésor américain, estimant que le maintien des sanctions ne servait plus les intérêts de la politique étrangère des États-Unis. Alexandre de Moraes a aussitôt salué ce geste, tandis que le camp Bolsonaro, par la voix d’Eduardo Bolsonaro, l’a vivement regretté.
Cette volte-face américaine intervient après l’adoption, à la Chambre des députés brésilienne, d’un projet de loi favorable à l’ancien président d’extrême droite. Le texte, présenté au nom de la « pacification » du pays, pourrait réduire drastiquement la peine de Jair Bolsonaro, condamné pour avoir tenté de se maintenir au pouvoir après sa défaite électorale de 2022.
La proposition prévoit aussi un assouplissement des peines pour des dizaines de ses partisans impliqués dans l’assaut contre les institutions à Brasilia, le 8 janvier 2023. Si le Sénat et le président Lula peuvent encore bloquer le texte, la Chambre basse conserve le dernier mot.
Au-delà du judiciaire, cette séquence traduit une normalisation progressive des relations entre les deux capitales, déjà amorcée par la levée récente de droits de douane et par des échanges diplomatiques de haut niveau. Une détente prudente, mais lourde de symboles, dans un dossier où politique, justice et géopolitique restent étroitement imbriquées.

