La Marine royale canadienne se retrouve en position délicate après une série de frappes américaines contre des embarcations soupçonnées de narcotrafic dans les Caraïbes et le Pacifique Est. Depuis le 1er septembre, les forces américaines ont détruit 23 petits bateaux, causant 87 morts, selon Washington. Ces opérations, menées sous l’administration Trump, sont dénoncées par plusieurs gouvernements qui les considèrent comme des exécutions extrajudiciaires en mer.
Le Canada, engagé depuis 2006 dans l’opération CARRIBE contre le trafic de drogue, assure ne pas participer à ces frappes. Ottawa affirme que les actions américaines sont « unilatérales » et que la coopération avec la Garde côtière américaine se poursuit dans un cadre strictement légal.
Cette distinction reste toutefois fragile : des équipes américaines peuvent opérer à partir de navires canadiens, et la Garde côtière relève du département de la Défense. Des alliés comme le Royaume-Uni, la Colombie et la France ont déjà pris leurs distances.
Human Rights Watch exhorte les partenaires des États-Unis à condamner ces frappes et à vérifier que leurs échanges d’informations ne les exposent pas à une forme de complicité. Ottawa affirme suivre la situation de près, tout en maintenant les engagements opérationnels du Canada dans la région.