La capitale connaît une nouvelle poussée de violence. Tôt jeudi matin, une femme a été enlevée à Delmas 31, près de la chapelle Paradis, par des individus portant des uniformes ressemblant à ceux de la police. Selon des témoins, elle a résisté avant d’être finalement contrainte d’embarquer dans un véhicule stationné à proximité de l’école Nathan, où les ravisseurs ont pris la route avec elle.
Les résidents rapportent cinq enlèvements enregistrés au cours de cette même matinée du 4 décembre 2025 dans ce périmètre. Deux cas se sont produits près d’un établissement scolaire, les trois autres autour des anciens locaux de la mairie de Delmas. Ces opérations, conduites en plein jour et dans des zones passantes, accentuent la détresse des riverains.
Le phénomène s’inscrit dans un cadre d’impunité durable. Depuis l’affaire Sonson Lafamilia, associé au régime Martelly, aucun dossier majeur de kidnapping n’a abouti à un jugement en Haïti. Cette absence de traitement judiciaire effectif mine la confiance publique et laisse s’installer un cycle où les groupes armés opèrent sans réelle contrainte institutionnelle.
Les habitants de Delmas, confrontés à cette série d’enlèvements, dénoncent une situation devenue insoutenable. Leur inquiétude reflète une capitale où la sécurité s’effondre et où le système judiciaire, paralysé, ne parvient plus à répondre aux attentes d’une population livrée à elle-même.

