PORT-AU-PRINCE, 1er décembre 2025 — Au lendemain du massacre de Pont-Sondé, où des groupes armés de la base Gran Grif ont assassiné plus d’une dizaine de citoyens et incendié plusieurs habitations, la Présidence a publié un message surprenant pour son ton et son contenu. Aucun mot pour les victimes, aucune annonce d’enquête, aucune projection sécuritaire : au contraire, l’essentiel du message officiel met en avant la tenue du Conseil des ministres et l’adoption du décret électoral.
Cette attitude a été immédiatement dénoncée par plusieurs acteurs de la société civile, dont Dr Josué Renaud, directeur exécutif de New England Human Rights Organization (NEHRO), qui critique « le cynisme manifeste du binôme Saint-Cyr / Fils-Aimé ». Selon lui, communiquer sur un décret électoral au lendemain d’un massacre « témoigne d’une indifférence institutionnelle propre à un pouvoir de doublure, détaché de toute responsabilité envers la population ».
Ces critiques s’ajoutent à celles d’analystes rappelant que l’adoption d’un tel décret n’est pas prévue par l’Accord du 3 avril, fondement juridique du CPT.
Le tweet de la Présidence indique que Laurent Saint-Cyr, président du CPT, a dirigé un Conseil des ministres à la Villa d’Accueil, ce lundi 1er décembre 2025, en présence du Premier ministre de facto Alix Fils-Aimé. Présentée comme une réunion « décisive », elle a notamment débouché sur la validation d’un décret électoral controversé, alors que le bilan humain de Pont-Sondé n’avait toujours pas été communiqué et que des dizaines de familles restaient dispersées dans l’Artibonite.

