Rappel historique du moment fort de la diplomatie haïtienne : René Préval, président en voyage en Jamaïque, un diplomate canadien accrédité en Haïti, avait fait une déclaration hors limite à l’encontre du président qui était en voyage officiel pour le pays. Le Premier ministre Jacques-Édouard Alexis, à l’époque, se sentant vexé par les propos du diplomate canadien, a rapidement pris contact avec le président pour lui informer de la déclaration du diplomate. Il lui a également fait savoir qu’ils avaient l’obligation de répliquer dès son retour au pays.
René Préval, de retour au pays, le Premier ministre Jacques-Édouard Alexis s’est rendu au palais pour le rencontrer au sujet de l’incident diplomatique et pour coordonner la réponse à donner au diplomate déplacé et agaçant. On rapporte que Jacques-Édouard Alexis, Premier ministre de l’époque, insistait pour que le président prenne une forte décision à l’endroit du diplomate. Il voulait son départ, et finalement, le président Préval avait tranché. Il avait intimé l’ordre à son ministre des Affaires étrangères d’informer l’ambassade du Canada que le diplomate en question devait quitter Haïti dans un délai de trois à cinq jours.
Et au final, le diplomate s’est effectivement retourné dans son pays, au Canada, et les deux pays ont continué de maintenir leurs relations bilatérales. Tout ceci, c’est juste pour dire que, certes, Haïti, malgré ses faiblesses, a toujours été capable de prendre de grandes décisions pour sauver son image lorsqu’il était nécessaire.
C’est vrai, les dirigeants de l’époque ont aussi commis des erreurs fatales. Mais si on veut rester honnête, nous devons reconnaître qu’ils n’étaient pas si idiots, traîtres, naïfs et amateuristes comme ceux et celles des dirigeants ou prétendus dirigeants que nous avons aujourd’hui dans l’administration publique et sur la scène politique.
Calvin Ford Cabeche