Une source interne à la Direction centrale de la Police judiciaire (DCPJ) confirme l’invitation adressée aux hommes d’affaires André Apaid Junior et Charles-Henry Baker, sans préciser les motifs. Le fait d’avoir convoqué des personnalités absentes d’Haïti laisse transparaître un niveau d’improvisation au sein de l’appareil d’enquête.
L’industriel André Apaid n’a pas répondu à l’invitation de ce jeudi. Selon une source policière, une correspondance expliquant son indisponibilité a été transmise à la DCPJ. Cette convocation intervient dans un climat alourdi par les déclarations du caïd Wilson Joseph, alias « Lanmò san jou », qui a évoqué l’existence d’activités liées à des substances prohibées dans des installations situées à Santo.
Dans la même veine, l’entrepreneur et ancien candidat à la présidence Charles-Henry Baker devait comparaître ce vendredi. Les informations disponibles indiquent qu’il ne se présentera pas, faute d’être sur le territoire national. Ce double constat nourrit l’impression d’une procédure menée sans vérification préalable des éléments logistiques les plus élémentaires.
À qui bénéficie une séquence qui expose à ce point les failles de l’appareil policier et accentue la vulnérabilité institutionnelle du pays ? Pourquoi une telle opacité dans la gestion de ce dossier sensible ? Sans les déclarations du chef de gang Wilson Joseph, les zones d’ombre entourant certaines pratiques industrielles auraient-elles seulement émergé ? Autant d’interrogations qui invitent à apprécier avec prudence la démarche de la DCPJ face à des acteurs économiques dont l’influence dépasse largement le cadre judiciaire.