13 novembre 2025
Haïti : la mobilisation du 14 novembre réclame « taboula raza » et le départ obligatoire d’Alix Didier Fils-Aimé avant le 7 février
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Haïti : la mobilisation du 14 novembre réclame « taboula raza » et le départ obligatoire d’Alix Didier Fils-Aimé avant le 7 février

Le CPT et Fils-Aimé se préparent-ils à inscrire à leur bilan de gestion de nouveaux citoyens mortellement blessés par la police lors des manifestations de vendredi ?

La mobilisation annoncée pour le vendredi 14 novembre à l’appel du regroupement sociopolitique Conviction Pour Changement s’inscrit dans une atmosphère de défiance accrue envers les autorités de la transition. L’un des dirigeants du mouvement, intervenant jeudi matin à Matin-Débat, a défendu l’idée d’une table rase, en exigeant le retrait d’Alix Didier Fils-Aimé et des neuf membres du Conseil présidentiel de transition (CPT) au plus tard le 7 février 2026. Le mouvement soutient que la transition actuelle n’offre plus les conditions minimales de crédibilité ni de sécurité pour envisager un processus politique ordonné.

Les organisateurs reprochent au Premier ministre de facto l’effondrement progressif du contrôle territorial : Kenscoff, La Chapelle, Mirebalais et d’autres zones stratégiques seraient désormais dominées par des groupes armés, sans réponse opérationnelle convaincante de l’exécutif. Pourtant, lors de la date marquant son premier anniversaire à la Primature, M. Fils-Aimé a insisté sur un pays « en mode électoral » et annoncé que le décret électoral serait bientôt rendu public.

Ce discours contraste avec des données techniques préoccupantes : l’ingénieur Alex Saint-Gardien Jecrois rappelle l’existence d’environ 800 000 cartes d’électeurs en doublons dans le système d’identification. Cette anomalie rend illusoire toute projection électorale rapide. Les milieux spécialisés convergent vers une estimation minimale d’huit mois pour mettre en place un dispositif électoral matériellement viable, ce qui renvoie tout scrutin au second semestre 2026.

Cette situation engendre une interrogation juridique majeure : quelle instance sera compétente pour lancer, sécuriser et certifier le processus électoral, alors même que la transition institutionnelle arrive à son terme et que la contestation sociale se renforce ? L’enjeu dépasse la seule publication d’un décret : il touche à l’intégrité du corps électoral, à la sécurité publique et à la légitimité de la gouvernance.

La manifestation du 14 novembre devient ainsi un test politique immédiat pour la transition. Elle pose, en filigrane, la question sensible de la maîtrise de la force publique : l’exécutif ajoutera-t-il à son bilan de nouveaux blessés ou morts, comme le craignent les organisateurs, ou saura-t-il garantir le droit de manifester dans un pays déjà fracturé par la violence, l’incertitude et l’absence de perspective institutionnelle solide ?

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