Haïti – Flashback / 13 novembre 2018 : La Saline, l’une des pages les plus sombres de la capitale
Port-au-Prince, 13 novembre — Le massacre de La Saline survenu le 13 novembre 2018 demeure l’un des épisodes les plus violents enregistrés dans la capitale depuis plus d’une décennie. Selon les rapports du BINUH, de l’OHCHR et du RNDDH, des groupes armés épaulés par des acteurs étatiques ont lancé une opération coordonnée dans ce quartier populaire, causant la mort de plus de 70 personnes.
Les témoignages recueillis par les organisations de défense des droits humains décrivent des heures de violences ciblées : exécutions, incendies de maisons, enlèvements de corps, déplacements forcés de familles. Les opérations ont emprunté plusieurs points d’entrée du quartier, verrouillant les issues et empêchant les habitants de fuir.
Les analyses publiées en 2019 et 2020 font état de la participation d’agents publics, ainsi que de collaborations entre responsables politiques locaux et chefs de gangs. Les éléments recueillis par les observateurs internationaux signalent une action préparée, avec un usage disproportionné de la force et une logique punitive dirigée contre la population.
Aucune poursuite pénale n’a abouti. Le dossier, confié au parquet de Port-au-Prince, n’a enregistré ni mise en accusation ni sanctions administratives. Les principaux responsables cités dans les rapports ont poursuivi leurs activités au sein de l’administration ou sur la scène politique.
La Saline reste, sept ans plus tard, le symbole d’un dysfonctionnement institutionnel profond et d’une absence persistante de réponse judiciaire. Les familles des victimes réclament toujours vérité et réparation.