Le gouvernement du Québec hausse le ton face à Ottawa. Dans une lettre adressée à la ministre fédérale de l’Immigration, Lena Diab, le ministre québécois Jean-François Roberge exige un remboursement rapide des sommes engagées pour l’accueil des demandeurs d’asile, évaluées à 733 millions de dollars pour 2024. Faute d’entente, Québec menace de réduire l’aide sociale versée à ces derniers.
Selon M. Roberge, près de 500 millions ont été dépensés l’an dernier pour l’aide financière de dernier recours, un fardeau jugé insoutenable pour la province. Le ministre demande également une meilleure répartition des demandeurs d’asile entre les provinces et un traitement accéléré des dossiers. À défaut, il prévient que Québec mettra en œuvre une politique visant à rendre la province « moins attractive », notamment en diminuant les prestations après un certain délai pour les demandeurs ayant obtenu un permis de travail.
Le ministre s’en est aussi pris aux campagnes publicitaires d’Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada vantant les avantages du pays. Selon lui, ces messages contredisent les efforts provinciaux et ignorent la capacité d’accueil du Québec, déjà saturé dans les secteurs du logement, de la santé et de la petite enfance.
Ottawa n’a pas encore réagi officiellement, mais la tension monte entre les deux paliers de gouvernement, chacun se renvoyant la responsabilité d’une crise migratoire désormais nationale.

