12 novembre 2025
L’indépendance de la CPI menacée dans sa lutte contre l’impunité
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L’indépendance de la CPI menacée dans sa lutte contre l’impunité

La présidente de l’Assemblée générale de l’ONU, Annalena Baerbock, a lancé mardi un avertissement solennel : les pressions et sanctions visant la Cour pénale internationale (CPI) constituent une menace directe contre les fondements du droit international.

Réunie à New York pour examiner le rapport annuel de la Cour, l’Assemblée a dénoncé les sanctions imposées par les États-Unis à certains juges et procureurs, après l’émission de mandats d’arrêt contre le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou et son ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, pour des crimes de guerre présumés à Gaza. Le décret présidentiel américain bloque leurs avoirs sur le territoire américain et interdit leur entrée aux États-Unis.

Pour Mme Baerbock, la CPI repose sur un principe universel : nul ne doit échapper à la justice pour les crimes les plus graves. « Alors que nous sommes témoins d’atrocités qui continuent de choquer la conscience de l’humanité, la mission de la Cour est loin d’être achevée », a-t-elle déclaré.

Elle a dénoncé une campagne d’intimidation, allant jusqu’à des cyberattaques contre les systèmes de la Cour, visant à saper sa crédibilité. « Ces attaques ne sont pas isolées », a-t-elle insisté, « elles cherchent à affaiblir l’État de droit et à éroder la confiance dans les institutions internationales ».

Un projet de résolution présenté à la réunion demande que les magistrats et fonctionnaires de la CPI puissent travailler « sans menace ni ingérence ».

De son côté, la présidente de la CPI, la juge Tomoko Akane, a rappelé que la justice internationale doit « transcender les frontières et les intérêts ». Présentant le rapport annuel, elle a indiqué que plus de 18 000 victimes avaient été entendues cette année dans des affaires concernant le Soudan, l’Afghanistan et Israël.

Mme Akane a aussi souligné les progrès du Fonds au profit des victimes, qui a permis à près de 50 000 personnes en Ouganda de recevoir des réparations pour les crimes subis.

Mais elle a averti : sans la coopération effective des États, aucun mandat d’arrêt ne peut être exécuté. Et sans cette coopération, la promesse de justice internationale risque de rester lettre morte.

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