La dernière édition du Technology Radar de Thoughtworks met en lumière une mutation profonde du secteur technologique, dominée par la montée en puissance des charges de travail liées à l’intelligence artificielle (IA). Loin d’un simple engouement, l’IA s’impose désormais comme un moteur structurel, forçant les entreprises à repenser leurs infrastructures et leurs pratiques de développement.
Le besoin colossal en puissance de calcul pousse les organisations à adopter des stratégies d’orchestration plus intelligentes. Kubernetes, conçu à l’origine pour les applications web stateless, s’impose désormais comme une solution clé pour gérer des grappes de GPU et optimiser leur utilisation. Des outils comme Kueue ou NVIDIA DCGM Exporter facilitent cette transition, tout en maîtrisant les coûts liés aux serveurs cloud.
Mais la révolution ne se limite pas à la technique. Une nouvelle discipline, la context engineering, émerge pour rendre les modèles d’IA plus fiables. En structurant les informations fournies aux modèles, les développeurs gagnent en précision et en cohérence. Le Model Context Protocol (MCP), lancé par Anthropic, s’impose comme un standard incontournable pour relier l’IA à des bases de données, wikis ou API externes.
Enfin, l’essor des agents autonomes marque un tournant : ces assistants intelligents, capables d’interagir en temps réel avec leur environnement, transforment les méthodes de travail. Toutefois, Thoughtworks appelle à la prudence face à certaines dérives – comme le “shadow IT” alimenté par l’IA ou l’usage excessif d’outils non supervisés.
Entre promesse et vigilance, l’industrie apprend à conjuguer innovation et rigueur. Car si l’IA bouleverse tout, elle rappelle aussi une vérité intemporelle : la technologie n’est qu’un outil – à condition de savoir la maîtriser.

