PETIT-GOÂVE, 9 novembre 2025 (REZO NÒDWÈS) –
Plus d’une semaine après le passage dévastateur de l’ouragan Melissa, la population de Petit-Goâve s’interroge sur l’utilité réelle des trois jours de deuil national décrétés par le Conseil présidentiel de transition (CPT), lors d’une visioconférence tenue le 31 octobre.
Les drapeaux ont été mis en berne, les établissements de loisirs fermés, et les médias invités à adapter leur programmation. Mais sur le terrain, rien n’a changé pour les sinistrés. La rivière La Dique, sortie de son lit dans la nuit du 29 octobre, a tout emporté : maisons, commerces, bétail. Plus de 16 000 habitants ont été déplacés, dont des centaines dorment encore à ciel ouvert.
« Nous avons pleuré nos morts, mais l’aide ne vient pas », déplore James Crève-Cœur, un citoyen rescapé de la catastrophe. Les rues demeurent recouvertes de boue, les routes coupées et les secours acheminés au compte-gouttes.
Si l’état d’urgence a été officiellement déclaré dans six départements, permettant au gouvernement de débloquer des fonds, aucune présence concrète de l’État n’est visible à Petit-Goâve. Les habitants parlent d’un « deuil virtuel » décrété à distance, pendant que la détresse reste, elle, bien réelle.
(REZO NÒDWÈS – 09/11/2025)

