minute de la rédaction
Jour “J” – 90
Sept novembre, sept février — trois lunes de sursis pour un pouvoir vidé de sens. Trois mois d’ombres diplomatiques, de signatures inutiles, de communiqués creux sous les dorures d’un État absent. Le pays agonise dans la poussière des routes fermées, livré aux gangs qui font office d’administration.
Vous aviez promis la transition ; vous avez offert la dérive.
Vous aviez juré la refondation ; vous avez bâti le néant.
Chaque jour, l’inflation dévore le peu de dignité qu’il restait, tandis que le peuple compte ses repas au lieu de ses rêves. Vous avez cru gouverner en costume, oubliant que le pouvoir n’est pas un ornement, mais un poids.
Et pourtant, vous parlez encore d’avenir. Vous, qui vouliez effacer une Constitution issue de la volonté de millions pour la remplacer par un texte sans âme, rédigé dans l’ombre des chancelleries. Vous avez trahi la parole fondatrice pour le confort du provisoire.
Le 7 février viendra. Et l’Histoire, sans tambour ni drapeau, vous rangera là où s’entassent les impostures : dans la poubelle des illusions d’État. Le peuple, lui, poursuivra sa marche, sans vous, au milieu des ruines — à la recherche d’un pays qui ne se vend pas, d’une parole qui tienne encore debout.

