Le président camerounais Paul Biya, doyen des chefs d’État dans le monde à 92 ans, a prêté serment jeudi pour un huitième mandat à la tête du pays, après une élection vivement contestée. La cérémonie s’est tenue à l’Assemblée nationale, en présence des magistrats du Conseil constitutionnel, mais sans dirigeants étrangers.
Réélu avec 53,66 % des voix selon les résultats officiels, M. Biya a promis de « demeurer digne de la confiance » du peuple camerounais. Son principal adversaire, Issa Tchiroma Bakary, revendique toutefois la victoire, dénonçant une fraude électorale et appelant à la résistance.
Depuis la proclamation des résultats, des manifestations ont éclaté dans plusieurs villes, réprimées par les forces de sécurité. Le gouvernement a reconnu des « pertes en vies humaines » sans préciser le nombre de victimes.
Ce climat de tension survient dans un Cameroun déjà fragilisé par la crise séparatiste dans les régions anglophones. Des organisations internationales, dont l’Union européenne et l’ONU, ont exhorté les autorités à faire la lumière sur la répression et à privilégier le dialogue pour éviter une nouvelle escalade.