Alors que les objets connectés s’intègrent toujours plus dans notre quotidien, une nouvelle révolution se profile : celle de l’esprit humain. Les experts des Nations Unies mettent en garde contre les dérives possibles d’une innovation sans garde-fous, où la liberté de pensée pourrait devenir la prochaine victime du progrès technologique.
Ce qui relevait hier de la science-fiction – communiquer, contrôler un ordinateur ou déplacer un objet par la seule force mentale – est désormais réalité. En 2024, à Genève, un jeune homme atteint du locked-in syndrome a pu « parler » grâce à une interface cerveau-ordinateur, traduisant ses pensées en mots audibles. Une prouesse bouleversante, mais aussi inquiétante.
Montres, bandeaux et écouteurs capables de capter nos ondes cérébrales ou nos émotions se multiplient. Les données recueillies, souvent commercialisées sans encadrement, dévoilent notre vie intérieure à des entreprises pouvant les exploiter, voire les manipuler.
« Il s’agit de la liberté de pensée et de la vie mentale privée », alerte Dafna Feinholz, responsable à l’UNESCO. Depuis Samarcande, elle appelle à replacer l’humain au centre du progrès, rappelant qu’« il doit rester dans la boucle ».
L’UNESCO a ainsi adopté une Recommandation sur l’éthique des neurotechnologies, invitant les États à encadrer ces pratiques, protéger les données cérébrales et garantir la dignité humaine. Un texte précurseur, face à une frontière où science et conscience se rejoignent dangereusement.

