Le mouvement citoyen Nou Bouke s’élève contre l’avant-projet de décret électoral publié en octobre 2025 par le Conseil électoral provisoire (CEP). Dans une déclaration rendue publique à Paris, le collectif juge le texte « démagogique » et « déconnecté de la réalité du pays », rappelant que plus de 80 % de la capitale haïtienne et plusieurs zones stratégiques échappent toujours au contrôle de l’État.
Selon Nou Bouke, prétendre organiser des élections « libres et crédibles » dans un contexte d’insécurité généralisée relève de la « fiction politique ». Le mouvement fustige également « un simulacre d’inclusion démocratique », soulignant que près de trois millions d’Haïtiens vivant à l’étranger sont exclus du processus, faute de mécanismes leur permettant de voter et d’obtenir la carte d’identification nationale.
Le collectif dénonce en outre la discrimination à l’égard des citoyens possédant la double nationalité, exclus de nombreuses fonctions électives. Pour ses membres, cette disposition « nie la réalité d’une nation diasporique » dont les transferts financiers – près de 20 % du PIB national – soutiennent la survie de millions de familles.
Nou Bouke exhorte enfin le Conseil présidentiel de transition (CPT) à rejeter le texte et à engager une consultation nationale inclusive plaçant la sécurité, la justice et la participation citoyenne au cœur du processus démocratique.

