PORT-AU-PRINCE, 2 novembre 2025 — Le conseiller présidentiel Emmanuel Vertilaire a été vivement pris à partie samedi lors du lancement officiel du Programme fictif de consolidation des partis politiques, une initiative du pouvoir intérimaire organisée au Karibe Convention Center, à Port-au-Prince.
Cette rencontre, présentée comme un appui institutionnel aux partis, est perçue par plusieurs formations comme une manœuvre politique visant à distribuer des fonds publics pour s’assurer de leur allégeance à tout futur scrutin que le gouvernement déciderait d’organiser.
Alors qu’il prenait la parole, plusieurs représentants de partis ont manifesté leur mécontentement, interrompant son intervention et le qualifiant de « mimi », terme populaire signifiant « chat voleur ».
Des participants ont expliqué que ces réactions faisaient écho aux accusations de corruption visant M. Vertilaire, poursuivi dans le cadre de l’affaire de la Banque nationale de crédit (BNC). Sa participation à la cérémonie a été jugée incompatible avec l’esprit de transparence et de redressement institutionnel que l’événement prétendait incarner.
L’épisode du Karibe révèle une transition fragilisée, où chaque tentative de dialogue tourne à l’affrontement symbolique. Entre accusations croisées et méfiance endémique, la parole politique se vide de sens, et le calendrier électoral demeure une abstraction suspendue à des alliances précaires.

