L’ancienne mairesse de l’Arcahaie, Rosemila Petit-Frère, qui avait longtemps échappé à la justice haïtienne sous le gouvernement d’Ariel Henry, brandit aujourd’hui divers troubles médicaux pour tenter d’échapper à une éventuelle condamnation. Arrêtée le 10 août 2025 en République dominicaine par la police locale, elle cherche désormais à obtenir une autorisation de sortie du territoire pour se faire soigner à l’étranger.
Ce nouvel épisode illustre une fois de plus la culture de l’impunité qui gangrène Haïti, où les personnalités épinglées par la justice trouvent souvent refuge derrière des arguments médicaux. Accusée de collusion avec des gangs armés, selon le directeur exécutif du Réseau national de défense des droits humains (RNDDH), Pierre Espérance, Rosemila Petit-Frère est également citée dans un rapport de l’UCREF pour des faits présumés de corruption et de malversation. Son dossier d’enquête a été confié au juge d’instruction Paul Éronce Villard.
Après avoir échoué dans ses démarches pour obtenir une liberté provisoire auprès d’officiels du gouvernement de transition, l’ex-élue mise désormais sur une stratégie jugée perfide : se présenter comme une victime malade afin de susciter la compassion et obtenir un passe-droit médical. Pourtant, selon plusieurs sources, elle se portait parfaitement bien lors de ses récents voyages à l’étranger, notamment durant l’été dernier.
L’éventualité de son transfert médical hors du pays suscite de vives réactions. Sur les réseaux sociaux, de nombreux internautes dénoncent un traitement inéquitable de la justice. Alors que des milliers de détenus, souvent malades et entassés dans des cellules insalubres, meurent faute de soins et d’attention des autorités, Rosemila Petit-Frère espère bénéficier d’un privilège exceptionnel pour échapper à la justice.
Dans un contexte où la crédibilité du système judiciaire haïtien est déjà fragilisée par des décisions controversées, l’approbation d’une telle requête risquerait d’alimenter davantage la méfiance de la population. Après la remise en liberté dans des conditions douteuses de l’ancien sénateur Nenel Cassy, beaucoup craignent qu’un nouveau scandale judiciaire ne vienne ternir encore plus l’image des institutions haïtiennes.

