PORT-AU-PRINCE, 27 octobre 2025 (Rezo Nòdwès) —
Le secrétaire général de l’Organisation des États Américains (OEA), Albert Ramdin, a reporté sa visite officielle en Haïti, initialement prévue pour mardi, ont confirmé lundi en fin d’après-midi plusieurs sources à Rezo Nòdwès.
Le motif exact de ce report de dernière minute demeure inconnu, mais la décision intervient alors que l’ouragan Melissa continue de balayer la mer des Caraïbes, provoquant de fortes pluies et des rafales ressenties dans le Sud et l’Ouest du pays.
Ce report aurait été accueilli avec un soulagement discret au sein du Conseil présidentiel de transition (CPT), dont les membres travaillaient depuis le week-end sur un projet de loi électorale inspiré du texte de juillet 2021, élaboré sous Jovenel Moïse et Claude Joseph.
Ce document devait être adapté et présenté à M. Ramdin lors de sa visite de 24 heures à Port-au-Prince, dans la perspective d’un futur calendrier électoral exigé par les États-Unis, après que le CPT eut traîné les pieds pendant plus de dix-sept mois, sans parvenir à rétablir la sécurité, pourtant définie comme point central de la transition v. 2.0.
Selon plusieurs observateurs, le Conseil électoral provisoire (CEP) planchait encore lundi sur une version révisée du décret électoral datant du régime PHTK2, censée servir de base au processus, dont l’issue demeure incertaine.
« Le CPT voulait donner des signes de progrès avant l’arrivée du secrétaire général », confie une source proche du dossier, évoquant un climat de forte tension interne autour de la faisabilité d’un scrutin avant le 7 février 2026, alors que cinq membres du CEP, dont Jacques Desrosiers, seraient perçus comme acquis à la cause du pouvoir de facto.
Pour l’instant, l’OEA, cette organisation hémisphérique, n’a qu’un seul dossier en main : celui d’Haïti.
Les tensions entre le Venezuela et les États-Unis, ou encore entre Bogota et Washington, n’ont jusqu’à présent guère été abordées par l’organisation, très présente dans la crise haïtienne de 2011, lorsqu’elle avait contribué à faciliter l’accession de Michel Martelly à la présidence, alors que le pays traversait encore les conséquences du séisme de 2010.
En attendant, Melissa reste active dans les Caraïbes, ses effets se faisant toujours sentir en Haïti, notamment dans le Grand Sud, où les services de secours signalent des inondations localisées.
La journée de mardi s’annonce donc sous double vigilance : celle du ciel, encore menaçant, et celle de la politique, où les échéances électorales continuent de flotter dans l’incertitude.
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