Le football est souvent perçu comme un jeu de talent, mais la vérité est ailleurs : le succès dépend avant tout de la préparation. Trop de Haïtiens rêvent de victoires éclatantes sans accepter le travail acharné que cela exige. Je ne suis pas un spécialiste du football, mais l’observation et le bon sens suffisent pour comprendre pourquoi les grandes nations brillent sur le terrain : elles investissent dans la discipline, l’organisation et la constance. Le talent seul ne suffit jamais.
Cependant, pour Haïti, le chemin vers l’excellence footballistique est semé d’obstacles bien réels. La situation sécuritaire du pays, marquée par l’instabilité, la présence de gangs armés et l’insécurité dans de nombreuses villes, complique l’organisation de compétitions et l’entraînement régulier des jeunes joueurs. Même les talents les plus prometteurs évoluent dans un environnement où la priorité devient souvent la survie quotidienne plutôt que le sport.
Sur le plan économique, la crise persistante — salaires faibles, chômage élevé et manque d’investissements publics — limite l’accès aux infrastructures sportives et aux programmes de formation. Les stades se dégradent, le matériel manque, et les clubs peinent à offrir des conditions décentes à leurs joueurs.
En conséquence, rêver d’un Haïti compétitif au football sans résoudre ces problèmes structurels relève de l’illusion. Le succès sur le terrain, comme dans tout domaine, dépend d’un environnement stable, sûr et bien financé — des conditions dont le pays est aujourd’hui très éloigné.
Alceus Dilson, Communicologue,Juriste

