Dans la vallée de l’Artibonite, le gang « Gran-Grif » poursuit son inquiétante progression et menace désormais la commune des Verrettes. Entre-temps, la localité d’Estral, dans la commune de Liancourt, livrée à la violence des bandits armés, a vu l’ensemble de ses infrastructures habitables partir en fumée.
Lancée par des notables et citoyens engagés de la vallée, la mobilisation pour exiger des actions fortes contre les gangs « Gran-Grif » et « Kokorat san ras » demeure le cadet des soucis du gouvernement. Aucun acte concret visant à freiner l’expansion de ces criminels n’est à signaler, déplore René Charles, président du Syndicat des planteurs visionnaires pour le développement de l’Artibonite. Les malfrats persistent dans leur entreprise criminelle : ils attaquent des communautés, tuent des paysans et incendient des maisons.
À Liancourt, dans la journée du 8 octobre, ils ont mis le feu à la localité d’Estral, contraint les habitants à fuir et forcé la police à battre en retraite. Louisseul François, vice-président du Collectif 3 Octobre, déplore la disparition de plusieurs dizaines de maisons et une progression inquiétante vers la zone de Chandelle. À présent, la commune des Verrettes reste directement menacée. Le plan des gangs semble viser à ceinturer la vallée de l’Artibonite afin de prendre le contrôle de la commune de Saint-Marc.
Dans tout le département, la population est à bout de souffle. Voilà plus de sept ans que deux organisations criminelles terrorisent les communautés, détruisent la production agricole locale et poussent des familles entières à l’exode, tandis que les autorités policières restent spectatrices de la dictature des gangs. L’Artibonite est à l’agonie, et les dirigeants politiques semblent indifférents à la souffrance des citoyens. En témoigne l’attitude du coordonnateur du CPT, Laurent Saint-Cyr, actuellement en tournée au Japon, au mépris d’un pays à genoux.
Hervé Noël
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