Dans l’Artibonite, la malédiction des directeurs départementaux de la Police nationale semble se poursuivre. Qu’il s’agisse des massacres perpétrés par des gangs contre la population civile, souvent attribués à l’absence de leadership au sein du commandement, ou encore de l’assassinat d’un militant armé ou ex-rebelle du Front Résistance, ces événements précipitent régulièrement le départ des chefs départementaux de la PNH.
Attendu comme un messie, le commissaire divisionnaire Ader Jacques a été remplacé moins de deux mois après son retour dans l’Artibonite. La hiérarchie de la Police nationale d’Haïti (PNH) aurait cédé aux menaces des groupes armés de Raboteau, survenues après l’assassinat, le 16 septembre dernier, de Wilfort Ferdinand, alias « Ti-Will ». En l’absence d’un changement rapide à la tête de la PNH dans l’Artibonite, des mouvements violents étaient annoncés par des proches de l’ancien membre de l’Armée cannibale.
Selon une source policière, un nouveau responsable de la Direction départementale de la PNH (DDA/PNH) doit être installé le lundi 6 octobre 2025 aux Gonaïves. Le commissaire divisionnaire Jean Alex Pierre-Louis est pressenti pour diriger la Police dans ce département gangrené par la violence armée. Ancien directeur départemental de l’Ouest, il s’est déjà distingué par un passage remarqué dans la Grand’Anse comme responsable départemental.
Moins de 48 heures plus tôt, un avis interne annonçait pourtant l’installation du commissaire principal Max Vital Althis en remplacement d’Ader Jacques, déjà contesté par les proches de « Ti-Will ». Sans protocole officiel, l’ancien responsable de l’arrondissement de Saint-Marc avait pris les rênes de la DDA dans un climat de confusion et de tension. Le samedi 4 octobre, il a enchaîné plusieurs rencontres avec des autorités locales, dans le souci d’harmoniser les relations face aux défis sécuritaires, selon une note de la Délégation de l’Artibonite.
Hervé Noël
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