L’administration Trump a intensifié ses pressions sur Taïwan afin que l’île accepte de transférer jusqu’à 50 % de sa production de semi-conducteurs vers les États-Unis. Le secrétaire au Commerce, Howard Lutnick, a déclaré que cette coopération conditionnerait désormais la garantie d’une protection militaire américaine face à la Chine.
TSMC, géant taïwanais du secteur, a déjà engagé près de 165 milliards de dollars dans des usines aux États-Unis, mais Taipei reste attaché à sa doctrine dite N-1, qui réserve ses technologies les plus avancées au territoire national. « Comment protéger Taïwan si elle contrôle 95 % des puces mondiales ? », a lancé Lutnick, rappelant le risque d’agression chinoise.
Donald Trump, revenu à la Maison-Blanche, fait des droits de douane son principal levier pour réindustrialiser l’Amérique. Il a déjà menacé TSMC de surtaxes allant jusqu’à 100 % si l’entreprise ne renforçait pas sa présence aux États-Unis, tout en exigeant un investissement supplémentaire de 400 milliards de dollars et une prise de participation dans Intel — des demandes jugées irréalistes par les experts.
Taïwan s’y oppose fermement, craignant que la perte de son « bouclier de silicium » n’affaiblisse sa sécurité stratégique. Un récent sondage indique que 85 % des Taïwanais refusent tout transfert de leurs technologies de pointe.
Si Washington multiplie les incitations et les menaces, l’équilibre entre sécurité nationale et souveraineté industrielle reste fragile. Pour l’heure, la confrontation expose au grand jour la dépendance mondiale à TSMC et les tensions croissantes entre Taipei et Washington.