Les États-Unis sont officiellement entrés dans une phase de paralysie budgétaire, le fameux « shutdown », après l’expiration du financement fédéral à minuit mardi. Incapables de trouver un compromis, républicains et démocrates s’accusent mutuellement d’être responsables de ce blocage qui entraîne déjà la mise au chômage technique de centaines de milliers de fonctionnaires et la suspension partielle de nombreux services publics.
Donald Trump, qui continue d’imprimer sa marque sur le Parti républicain, a rejeté la faute sur l’opposition, affirmant que les démocrates « veulent tout fermer ». Le président a même laissé entendre que cette crise pourrait être l’occasion de réduire encore le nombre de fonctionnaires fédéraux, évoquant les « avantages » d’une fermeture prolongée. De leur côté, les démocrates, menés par Chuck Schumer et Hakeem Jeffries, dénoncent un « chantage » destiné à fragiliser l’assurance santé des classes populaires.
La situation rappelle le précédent shutdown de 2018-2019, qui avait duré 35 jours. Déjà, la Maison-Blanche a demandé aux agences de préparer une « fermeture ordonnée ». Outre les retards attendus dans les aides sociales, les contrôles aériens et les services consulaires, les parcs nationaux fermeront leurs portes à l’aube de la haute saison touristique.
Si les marchés financiers n’ont pas montré de panique immédiate, les analystes préviennent qu’une semaine de blocage pourrait coûter 0,2 point de croissance au PIB américain. Sans accord rapide, la paralysie budgétaire risque de s’installer durablement, accentuant la défiance d’une opinion publique déjà lassée des querelles partisanes à Washington.
