À l’occasion de la fête patronale de Saint Michel, ce samedi 27 septembre, la commune de Plaisance du Nord se retrouve sous les projecteurs pour une raison qui dépasse les réjouissances religieuses.
Alors que la Route Nationale #1, principal axe de communication, est dans un état critique et quasiment impraticable, l’arrivée en hélicoptère de Kenold Joseph Janvier, proche du pouvoir, attire toutes les attentions. Un vol financé par le gouvernement qui soulève des interrogations sur les priorités des autorités face à une population privée de routes décentes pour circuler.
Dans un décor de misère bien réel, l’homme politique a choisi la fête comme tremplin pour séduire la foule, distribuant promesses et musique comme si sa venue représentait une délivrance.
Pourtant, derrière ce vernis festif se cache une réalité moins glorieuse : il s’agit avant tout d’une opération de campagne. Le message implicite est clair : montrer la puissance d’un homme capable de « descendre du ciel » dans une localité enclavée, pendant que les habitants peinent chaque jour à relier les zones rurales à la ville à cause de routes abandonnées.
L’événement prend une tournure encore plus marquante avec la présence de Bendgy Tilias, secrétaire d’État à la Communication, dont la participation semble destinée à légitimer cette dépense publique. Mais pour nombre de citoyens, sa présence reste incomprise et traduit une absence de discours cohérent pour justifier ce choix budgétaire.
Dans un pays où chaque gourde devrait être investie dans des infrastructures vitales, l’utilisation de fonds publics pour un déplacement héliporté passe difficilement auprès d’une population frappée de plein fouet par l’insécurité et la pauvreté. Ce contraste flagrant entre les moyens déployés pour des apparitions politiques et l’inaction face aux besoins urgents du pays met en lumière une gouvernance déconnectée des réalités locales.
Si certains habitants, par tradition et par ferveur, participent aux festivités, beaucoup dénoncent l’instrumentalisation de la misère et des croyances religieuses au profit d’intérêts partisans. Une fois les projecteurs éteints et l’hélicoptère reparti, il ne restera que les routes impraticables et les promesses non tenues, symbole d’un système politique davantage tourné vers l’image que vers des solutions durables.
Guyno DUVERNE
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