Lors d’un point de presse au Centre de presse étrangère de New York, le chargé d’affaires de la mission diplomatique américaine en Haïti, Henry T. Wooster, a rappelé avec force que les Haïtiens doivent organiser des élections et élire un président. « Il faut un chef de l’État démocratiquement élu. Cela doit se faire », a-t-il insisté, soulignant que la légitimité politique reste la clé pour stabiliser le pays.
Mais le chemin vers ce scrutin demeure semé d’embûches. La crise sécuritaire, qui paralyse la capitale et plusieurs régions, empêche tout climat de confiance. S’ajoute l’inertie de certains membres du Conseil présidentiel de transition, accusés de freiner volontairement le processus. Enfin, le débat sur la Constitution reste ouvert : faut-il la réformer avant d’élire un président crédible ou organiser d’abord le scrutin, quitte à y revenir plus tard ?
Pour Wooster, ce débat ne doit pas être un prétexte à l’inaction. Dans tout État souverain, la Constitution représente un ciment essentiel, mais « les détails relèvent du choix des Haïtiens », a-t-il affirmé. L’histoire récente du pays a démontré que la conservation indéfinie du pouvoir ne fait qu’alimenter l’instabilité.
Washington appelle donc les acteurs politiques haïtiens à dépasser leurs blocages pour que la population puisse enfin désigner un président légitime, condition indispensable au redressement de l’État.