Dans un mémo adressé aux membres du Conseil Présidentiel de Transition (CPT), Fritz Alphonse Jean, conseiller présidentiel, tire la sonnette d’alarme sur la dégradation accélérée de la sécurité publique et met en cause directement le Premier ministre. Selon lui, malgré des correspondances répétées et des échanges verbaux, aucune réponse satisfaisante n’a été donnée concernant les mesures adoptées contre la montée de la violence.
Il souligne l’inefficacité des appuis étrangers mobilisés pour renforcer la Police nationale d’Haïti (PNH), incapables d’empêcher la multiplication des attaques de gangs. Jean cite le massacre de Cabaret, la mort de huit enfants tués par des explosifs lâchés par drone, ou encore les assassinats de policiers comme autant d’exemples d’un drame national.
Le mémo accuse le chef du gouvernement de mutisme, d’inaction et de négligence criminelle. Le support promis, notamment aérien, n’est toujours pas effectif, tandis que les routes principales restent bloquées. Pour Jean, cette situation traduit « un relent de mauvaise foi, d’incompétence et d’irresponsabilité ». Il appelle le CPT à tirer les conséquences de cette gestion défaillante, soulignant que « le sang de nombreuses victimes continue de couler ».