Les nouveaux venus lèvent leurs verres, célébrant la manne qu’ils viennent de capter. La grande absente, elle, publie un texte amer où elle jure que son combat s’inscrit « dans l’histoire ». La diaspora, silencieuse mais toujours ponctionnée, alimente à son corps défendant la fête.
Dans la salle climatisée, les verres de mousseux s’entrechoquent. On dirait une soirée de gala, mais l’affiche au mur rappelle qu’il s’agit d’éducation : seize écoles à inaugurer, seize trophées sur le papier. Pendant ce temps, la diaspora continue de payer la note, chaque transfert de fonds devenant une bulle de champagne dans ces coupes levées.
L’ancienne directrice, Sterline Civil, a brillé par son absence. Elle, qui se dit réformatrice en exil, dénonce un système où l’on chasse ceux qui posent des questions gênantes. Elle évoque l’avenir des enfants, les bancs manquants, les professeurs découragés. Mais ses mots se perdent, recouverts par le tintement cristallin des verres.
Le Conseil présidentiel de transition, en arrière-plan, veille à ce que le gâteau du FNE soit bien découpé. Les parts se distribuent comme au buffet : une direction par-ci, un contrat par-là. Et l’éducation dans tout ça ? Elle sert de nappe de table, d’argument décoratif pour masquer l’appétit insatiable.
Au final, la photo officielle reste impeccable : costumes bien taillés, sourires figés, coupes levées. Mais dans l’arrière-salle, ce n’est pas un toast à l’éducation, c’est un toast à la survie d’un système qui transforme chaque institution en mangeoire.
cba
