La Cour suprême américaine a accepté lundi d’examiner un dossier sensible : un demandeur d’asile doit-il physiquement entrer aux États-Unis pour déposer sa demande, ou suffit-il qu’il se présente à un agent américain à la frontière, même côté mexicain ? Cette question, au cœur des politiques migratoires, oppose aujourd’hui l’administration Trump à une cour d’appel fédérale.
Depuis des décennies, les autorités interprètent la loi sur l’immigration comme exigeant la présence physique du demandeur sur le sol américain. Mais en octobre 2024, une cour d’appel a estimé qu’un migrant était considéré comme « arrivé aux États-Unis » dès qu’il rencontrait un responsable américain, peu importe le lieu exact.
L’administration Trump conteste cette décision, affirmant qu’elle prive l’exécutif d’un « outil vital » pour gérer les afflux migratoires et éviter la saturation des points d’entrée. Les défenseurs des droits des migrants, dont l’ONG Al Otro Lado, répliquent que bloquer les demandeurs au Mexique était un « procédé illégal » ayant exposé familles et enfants à des violences extrêmes.
La Cour suprême rendra sa décision d’ici la fin de sa session, en juin, alors que Donald Trump entend réduire drastiquement l’accueil annuel des réfugiés et faire de la lutte contre l’immigration clandestine un pilier de son second mandat.

