Haïti – Violence des gangs : de l’Artibonite aux Trois-Rivières, le même cauchemar sous Rameau et Paraison
La récurrence des scènes de panique témoigne de l’impuissance persistante des autorités face aux bandes terroristes, malgré les différentes déclarations du cabinet du Premier ministre annonçant qu’elles maîtrisent la situation. L’été dernier, sous la direction de Normil Rameau à la tête de la Police nationale haïtienne (PNH), les habitants de Petite-Rivière-de-l’Artibonite ont été contraints de traverser à pied la rivière Artibonite en crue pour échapper à l’assaut d’hommes lourdement armés. Des vidéos ont montré des familles entières emportées par le courant, certaines victimes se noyant.
Cette semaine, sous la direction du nouveau directeur général de la PNH, Vladimir Paraison, installé le 8 août dernier par le binôme Laurent Saint-Cyr et Alix Didier Fils-Aimé, un scénario quasi identique s’est déroulé dans le Nord-Ouest. Après l’irruption des gangs à Bassin-Bleu, de nombreux habitants ont pris la fuite en franchissant précipitamment la rivière des Trois-Rivières, en crue au moment de leur passage. Les images recueillies sur place témoignent de la détresse de civils piégés entre la violence et les éléments.
Pour beaucoup d’observateurs, la continuité entre les épisodes de l’Artibonite et ceux du Nord-Ouest souligne l’incapacité structurelle des deux derniers chefs de la police à sécuriser le territoire national.
La réalité demeure inchangée : des groupes armés dictent leur loi, pendant que les autorités de facto poursuivent leurs discours sur un référendum constitutionnel et de futures élections, sans contrôle réel sur une grande partie des zones électorales du pays, l’Artibonite en particulier.