Plus de 60% de l’effectif de la Police nationale d’Haïti se concentre à Port-au-Prince, où la majorité des policiers restent au service des VIP, laissant du coup les commissariats et infrastructures de l’institution policière sans effectif, dénonce le coordonnateur général du Syndicat de la Police nationale d’Haïti (SPNH-17), l’inspecteur divisionnaire Garry Jean-Baptiste.
C’est un problème criant qui traverse la PNH et qui doit interpeller les plus hautes autorités de l’État afin d’apporter des corrections. La répartition des policiers dans les commissariats et les juridictions d’Haïti reste un sujet de grandes préoccupations. Sur le terrain des affrontements, la PNH manque de bras et peine à répondre efficacement aux défis sécuritaires, de l’avis du coordonnateur général du SPNH-17, Garry Jean-Baptiste.
Dans le département du Sud, dans l’Artibonite, la Grand’Anse, le Sud’Est, les commissariats peuvent compter sur des effectifs réduits, alors que dans la capitale haïtienne des autorités en fonction et d’autres anciens officiels de l’État s’octroient le droit de mobiliser plusieurs agents d’unités spécialisées à leur service de sécurité privée, dénonce l’inspecteur divisionnaire Garry Jean-Baptiste. Situation quasi similaire pour des membres de l’élite économique qui bénéficient de la protection d’agents de la Brigade d’opération et d’intervention départementales (BOID) et d’autres entités de la police.
La répartition disproportionnée de l’effectif de la PNH dans les régions impacte négativement le rendement du corps policier dans la lutte contre le grand banditisme et la criminalité. Des compétences spécialisées, formées à la lutte contre le crime organisé, se retrouvent détourner de leurs missions véritables en intégrant des cellules de protection privée, affirme le syndicaliste.
S’agissant de l’avis de la Direction générale de la police d’exiger aux candidats désireux d’intégrer la PNH deux lettres de référence de personnalités ou cadres de l’institution policière pour compléter leurs dossiers, le syndicaliste dénonce une tentative de normaliser la corruption. Garry Jean-Baptiste brandit l’article 59 du règlement interne de la PNH établissant les conditions d’intégration de la Police à partir des critères de nationalité, de majorité, détenteur de diplôme de l’Académie nationale de police, entre autres…
Hervé Noel