Les États-Unis et le Panama ont soumis au Conseil de sécurité de l’ONU un projet de résolution visant à transformer la mission multinationale déployée en Haïti, actuellement dirigée par le Kenya, en une force beaucoup plus robuste de 5550 membres.
Cette nouvelle entité aurait pour mandat explicite d’arrêter les membres de gangs et de sécuriser les infrastructures vitales du pays, plongé dans une crise de violence endémique.
Les premiers contingents kenyans, arrivés en juin 2024, devaient initialement constituer une force de 2500 hommes. Mais faute de financement, ses effectifs restent aujourd’hui sous la barre des 1000, bien en deçà des besoins face à des gangs qui contrôlent environ 90 % de Port-au-Prince et multiplient enlèvements, pillages et violences jusque dans les zones rurales.
Le texte, long de six pages, salue le rôle du Kenya mais reprend les conclusions du secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, qui juge la mission incapable de suivre l’expansion fulgurante des groupes armés. Il propose une mission renforcée d’une durée initiale de 12 mois, financée par des contributions volontaires, comprenant 5500 militaires et 50 civils.
Cette force pourrait mener des opérations indépendantes et ciblées, basées sur le renseignement, pour neutraliser les gangs, protéger les écoles, hôpitaux, ports et aéroports, et appuyer la lutte contre le trafic d’armes.
Reste à savoir quels pays accepteront de fournir les troupes nécessaires à cette nouvelle mission, dans un contexte de méfiance persistante en Haïti vis-à-vis des interventions étrangères.