21 octobre 2025
L’Université de Montréal accueillera les 5 et 6 février 2026 un colloque intitulé « La dictature des Duvalier, 40 ans plus tard »
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L’Université de Montréal accueillera les 5 et 6 février 2026 un colloque intitulé « La dictature des Duvalier, 40 ans plus tard »

La dictature des Duvalier, 40 ans plus tard : mémoires, histoire, héritages (Montréal)

L’Université de Montréal accueillera, les 5 et 6 février 2026, un colloque international intitulé « La dictature des Duvalier, 40 ans plus tard : mémoires, histoire, héritages ». Cet événement scientifique se tient à la veille du quarantième anniversaire du départ en exil de Jean-Claude Duvalier, le 7 février 1986, et s’inscrit dans une semaine entière d’activités visant à commémorer et analyser cette rupture politique. Chercheurs, écrivains, artistes et acteurs communautaires y croiseront regards académiques et pratiques de terrain pour interroger les empreintes laissées par l’autoritarisme duvaliériste sur la société haïtienne et sa diaspora.

Une mémoire entravée

Le colloque part d’un constat : la dictature instaurée par François Duvalier (1957-1971) puis prolongée par son fils Jean-Claude (1971-1986) reste encore aujourd’hui sous-étudiée. Dans le champ universitaire, l’histoire d’Haïti se trouve marginalisée par rapport aux récits dominants des grandes nations occidentales. Sur la place publique, les héritiers du régime ont souvent œuvré à taire la parole des victimes et à maintenir une mémoire sélective magnifiant le « duvaliérisme ». Cette double occultation freine la production d’un savoir historique rigoureux et limite les processus de reconnaissance collective.

Répression et continuités politiques

Les communications sont invitées à analyser les formes spécifiques de répression mises en place par l’appareil duvaliériste : élimination des voix dissidentes, encadrement des corps, dissolution des espaces démocratiques. Le colloque veut aussi mettre en lumière les continuités politiques observées depuis 1986. L’absence de justice transitionnelle en Haïti contraste avec d’autres pays ayant connu des régimes autoritaires et contribue à l’impunité persistante des crimes commis sous la dictature.

Diaspora et migrations

Un autre axe majeur concerne l’exil provoqué par le régime, qui dès les années 1960 a façonné des communautés diasporiques particulièrement dynamiques. Installées au Canada, aux États-Unis, en France ou en République dominicaine, elles ont développé leurs propres pratiques mémorielles et formes d’engagement. Ces expériences, en retour, influencent la compréhension collective de la dictature et alimentent la lutte contre l’oubli.

Pluridisciplinarité et axes thématiques

Les propositions pourront s’inscrire dans divers champs : mémoires et traumas, écriture de l’histoire et méthodologies, justice et autoritarisme, rapports de genre sous le duvaliérisme, migrations et mobilités, représentations artistiques, ou encore dynamiques écologiques et urbaines. La transmission intergénérationnelle des expériences et la manière dont les familles portent ou refoulent ce passé constituent également des pistes privilégiées.

Organisation et modalités

L’appel à communications précise que les propositions (300 mots maximum, accompagnées d’une notice biographique) doivent être envoyées avant le 15 octobre 2025 à l’adresse colloque.duvalier2026@gmail.com. Les réponses seront communiquées début novembre, la confirmation de participation étant attendue entre le 8 et le 15 décembre. Le comité organisateur, composé notamment de Virginie Belony et Emeline Pierre (Université de Montréal) ainsi que d’Ulysse Mentor (Université Paris 8), s’appuie sur un large comité scientifique réunissant des chercheurs d’Haïti, du Canada, d’Europe et des États-Unis.

Ce colloque pluridisciplinaire ambitionne d’ouvrir un espace de dialogue critique sur les héritages d’un régime dont les séquelles – répression, impunité, fragmentation sociale – continuent de peser lourdement sur la trajectoire politique et culturelle d’Haïti.

source: La dictature des Duvalier, 40 ans plus tard : mémoires, histoire, héritages (Montréal)

Axes thématiques

À titre indicatif, les propositions peuvent s’inscrire dans les axes suivants :

●      Mémoires : oubli, trauma, mise au silence, lieux et pratiques de mémoire

●      Historiographie et production du savoir : sources, archives, méthodologies, écriture de l’histoire, 

●      Pouvoir, autoritarisme et justice : continuités politiques, impunité, formes de résistance, justice transitionnelle, inscription du pouvoir sur les corps,

●      Femmes, genre et corps sous le duvaliérisme : violences genrées, mémoires féminines, fractures du féminisme haïtien, rapports sociaux de sexe,

●      Mobilités et migrations : exils politiques, déplacements internes, dynamiques diasporiques,

●      Représentations artistiques et culturelles de la dictature : littérature, arts visuels, cinéma, musique, théâtre,

●      Écologie, espace et urbanisation : politiques territoriales, environnement et rapports centre/périphérie,

●      Transmission et subjectivités : mémoires familiales, traumas intergénérationnels, stratégies d’oubli ou de survie.

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Modalités de soumission

Les propositions de communication (300 mots maximum), accompagnées d’un titre provisoire et d’une courte notice biographique doivent être envoyées à l’adresse colloque.duvalier2026@gmail.com au plus tard le 15 octobre 2025.

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Calendrier

●      Réception des propositions de communication : 15 octobre 2025

●      Réponse aux participant.e.s : début novembre 2025

●      Confirmation de participation : semaine du 8 au 15 décembre 2025

●      Colloque : 5 et 6 février 2026

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Organisateurs-trices

●      Virginie BELONY, Professeure adjointe d’histoire, Université de Montréal

●      Ulysse MENTOR, Docteur en littératures française, francophones et comparée de l’Université Paris 8

●      Emeline PIERRE, Professeure adjointe de littératures de langue française, Université de Montréal

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Comité scientifique

●      Nathalie BATRAVILLE, Professeure agrégée, Université Concordia

●      Dimitri BECHACQ, Chercheur au CNRS en anthropologie, Université des Antilles

●      Jean-Philippe BELLEAU, Professeur, Université du Massachusetts, Boston

●      Sabine CADEAU, Professeure adjointe, Université McGill

●      Marlene L. DAUT, Professeure en études françaises, africaines et diasporique, Université Yale

●      Rachel DOUGLAS, Maîtresse de conférence en littérature française et comparée, Université de Glasgow

●      Stéphane DOUAILLER, Professeur émérite de philosophie, Université Paris 8

●      Sabine LAMOUR, Professeure, Université d’État d’Haïti et professeure invitée, Brown University

●      Stéphane MARTELLY, Professeure agrégée de littératures de langue française, Université de Sherbrooke

●      Christiane NDIAYE, Professeure associée au Département des littératures de langue française, Université de Montréal

●      Pierre MINN, Professeur agrégé au Département d’anthropologie, Université de Montréal

●      Yolaine PARISOT, Professeure de littératures francophones, Université Paris-Est Créteil

●      Françoise SIMASOTCHI-BRONÈS, Professeure émérite de littératures francophones, Université Paris 8

●      Chelsea STIEBER, Professeure de littérature au département d’études françaises et italiennes, Université Tulane de Louisiane

●      Bernabé WESLEY, Professeur agrégé, Département de littératures de langue française, Université de Montréal

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