Déroulée sous le thème « Signification historique des 14 et 22 aout 1791 et leçons à tirer pour mener à bien les luttes présentes », la conférence-débat organisée le 22 aout dernier au Cap-Haitien, lors du lancement de la Centrale unitaire des travailleurs des secteurs public et privé (CUTRASEPH), visait à rehausser l’éclat de l’évènement.
La CUTRASEPH pose ses bases dans le Nord d’Haïti à l’issue d’une cérémonie officielle organisée le 22 aout dernier à l’auditorium de la Faculté de Droit et des sciences économiques du Cap-Haitien. Il s’agit pour les membres de la Centrale de renforcer la lutte syndicale à travers le département du Nord et accompagner les secteurs socioprofessionnels dans la quête de souveraineté nationale.
L’engagement de la CUTRASEPH aux côtés du professeur Williamson Saint-Fleur, victime de brutalité policière le 18 mai 2025, n’est plus à démontrer, selon le secrétaire exécutif de la CUTRSAEPH, Josué Mérilien. Des dispositions ont été adoptées afin de saisir l’Inspection générale de la Police nationale d’Haïti (IGPNH) aux fins de sanctions disciplinaires contre les fautifs. Les sanctions appliquées contre les policiers mis en cause dans ces brutalités ont été acheminées aux autorités supérieures de la PNH, rapporte le syndicaliste Josué Mérilien.
À l’occasion du lancement de la CUTRASEPH dans le Nord, la conférence-débat sur la cérémonie du Bois-Caïman a rehaussé l’éclat de l’évènement. Animée par l’ancien ministre de la culture Eddy Lubin, la rencontre a été l’occasion pour le responsable de l’Institut de sauvegarde du patrimoine national (ISPAN) de scruter l’impact social, politique, psychologique et culturel de la cérémonie du Bois-Caïman. Eddy Lubin a poussé le débat vers le sens de Bois-Caïman en s’appuyant sur des visions historiques. Il plaide en faveur d’une réappropriation de Bois-Caïman comme modèle de luttes sociales concluantes.
Une démystification des banalités, une déconstruction des contradictions, un appel au dépassement des préjugés, une nécessité de saisir la dimension des luttes sociales, s’imposent de l’avis du spécialiste Eddy Lubin. Il dénonce l’occultation de l’histoire officielle de l’épopée de 1804, une volonté manifeste d’altérer un pan entier de la mémoire du peuple haïtien.
Hervé Noel

