Port-au-Prince sombre chaque jour un peu plus dans la violence. Selon William O’Neill, expert de l’ONU sur les droits humains, Haïti est devenu un « Far West » où gangs armés, groupes d’autodéfense et fonctionnaires corrompus agissent en toute impunité. Plus de 1,3 million d’Haïtiens sont déplacés et la moitié de la population souffre de la faim, poussant des enfants de 12 ans à rejoindre des gangs en échange d’un repas.
Le constat est alarmant : exécutions sommaires, usage controversé de drones par les forces de sécurité, popularité paradoxale d’un procureur accusé de massacres, et institutions totalement défaillantes. La population, prise au piège, oscille entre peur, résignation et recherche de protection auprès de milices locales parfois aussi violentes que les criminels.
Pourtant, O’Neill reste convaincu qu’un changement est possible si la communauté internationale agit avec détermination : une force multinationale équipée, des sanctions fermes et l’arrêt du trafic d’armes venues des États-Unis. « Haïti n’est pas une cause perdue », affirme-t-il, mais le temps presse.

