Ce n’est pas la puissance de feu des gangs, mais le silence des intellectuels qui effondrera Haïti. Et un tel silence mènera à sa chute finale.
Les gangs, malgré leur brutalité, maîtrisent la seule chose que les élites rejettent ou négligent : l’unité. Enlevez leurs fusils, et ils sonnent comme de grands révolutionnaires. Pendant ce temps, ceux qui prétendent être les penseurs et dirigeants d’Haïti trahissent la vérité, le devoir et le peuple.
Ils se taisent quand le pays souffre. Ils réapparaissent à travers des résolutions lorsqu’un mandat gouvernemental est sur le point d’expirer ou lorsqu’un gouvernement de facto dirige. Leurs sommets sont du théâtre. Leurs voyages à l’étranger ne sont pas de la diplomatie, mais de la mendicité , quémandant de validations à Washington, à la CARICOM et à la communauté internationale, tout en ignorant le peuple haïtien qui, depuis longtemps, ne croit plus en eux.
La classe intellectuelle et politique s’aligne dans la trahison en refusant d’exiger des élections, en protégeant le CPT de toute responsabilité, et en plaçant son ambition au-dessus de la nation. Au lieu de défendre la démocratie, elle la détruit et creuse la tombe du pays. Ils trompent, se trompent et se fragmentent.
Dans ce vide, les gangs s’élèvent au grand jour. Ils occupent les médias, parlent d’une seule voix, façonnent les récits, et se présentent comme organisés et disciplinés. À ce rythme, ils continueront de régner par la peur et pourraient s’emparer du pouvoir ouvertement, même par les urnes. Quand plus personne n’ose diriger, le peuple finit par se tourner vers ceux qui osent.
Haïti ne tombera pas seulement sous les balles. Elle tombera par la trahison de ceux qui détiennent l’éducation, la tribune et la responsabilité de diriger, mais qui plutôt choisissent le silence, le mensonge et la trahison.
À ce stade, le salut ne viendra pas de ces élites. Et le peuple n’a plus envie d’attendre leur engagement, leur réveil ou leur changement. Leur silence est définitif, et leur trahison totale. Ils n’ont jamais voulu sauver Haïti. En réalité, ils l’ont déjà vendue.
L’avenir d’Haïti ne pourra être repris que par ceux qui osent encore dire la vérité, s’organiser honnêtement, et mettre la patrie avant eux-mêmes. Le peuple est prêt à rejeter toutes les résolutions qui surgiront après le 7 février 2026 et exiger plutôt des élections, ou appliquer la décision la plus proche de la Constitution.
Bobb Rousseau

